Attaché à sa mission première qu’est la constitution d’une collection d’art contemporain, le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA a rassemblé au cours de ces quarante dernières années un patrimoine vivant et représentatif des formes et expressions contemporaines les plus variées (peinture, sculpture, photographie, vidéo, installation) et conserve aujourd’hui plus de 1300 œuvres d’artistes de renom mais aussi de jeunes talents prometteurs. Chaque année, grâce à la complicité de centaines de partenaires, 50% de ces œuvres d’art circulent dans divers lieux (médiathèques, établissements scolaires, monuments patrimoniaux…), aussi bien urbains que ruraux.
Les priorités du Frac l’engagent à agir au plus près des artistes et de leurs œuvres (par le biais d’acquisitions, de résidences, et d’aides à la production) ; et pour les publics en direction des scolaires et des établissements supérieurs, du champ social ou de publics éloignés de l’art et de la culture, sous des formes innovantes (notamment numériques) : ateliers, rencontres, plateforme numérique pour concevoir des expositions virtuelles, web-documentaires, rubriques sur les réseaux sociaux, éditions…
Depuis 2019, le Frac est installé à la MÉCA dans de nouveaux espaces répartis sur près de 4 600 m² en salle d’expositions, réserves et salles dévolues à l’expérimentation d’actions avec les artistes, les professionnels et les publics. Sans oublier une nouvelle manière pour les visiteurs d’avoir accès aux expositions à la MÉCA en s’acquittant d’une contribution libre (1€ min), une forme de tarification participative et solidaire.
La collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, emblématique de l’art contemporain de ces quarante dernières années, regroupe des pratiques aussi diverses que la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, l’installation, la vidéo, le son… Ce fonds s’est constitué en 1983 autour d’un ensemble photographique remarquable « rejouant » une histoire de la photographie du XXe siècle. Depuis quelques années, la collection s’est progressivement ouverte à de nouveaux horizons, avec l’acquisition d’œuvres d’artistes originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient, trop peu présents dans les collections publiques françaises, et porte une attention renforcée aux artistes femmes.
Le projet artistique pour l’année 2021 est sous-tendue par une forte volonté de déjouer les freins et les innombrables bouleversements que la crise liée à la Covid-19 a causée et dont le secteur culturel subit toujours de lourdes conséquences. À notre modeste échelle mais avec l’agilité qui caractérise un outil tel que le Frac (l’appel à projets lancé pendant le confinement en avril 2020, à l’issue duquel 25 projets d’artistes ont été sélectionnés et soutenus financièrement , en est un signe manifeste), il nous faut décupler plus encore un projet fédérateur et partenarial qui tienne compte des enjeux de la création, les problématiques du monde actuel, tout en les inscrivant au sein d’une dynamique territoriale de démocratisation culturelle. Avec les partenaires culturels associés en région, nous « déconfinerons » la collection de nos réserves autant que faire se peut, agissant en « circuit-court » avec les artistes et un réseau d’acteurs de proximité, mobilisant nos forces autour de nouvelles productions et coopérations artistiques, éducatives, citoyennes.
Avec l’aide de la Région et l’État, le Frac poursuit son engagement auprès des artistes, des partenaires, des publics et contribue ainsi à développer la filière des arts visuels, avec son inégalable collection et son énergie pour moteur. En 2021, le Frac entend mettre en œuvre un programme porté par de nouveaux « gestes barrières » en pariant sur des principes forts (coopération, proximité, économie circulaire, solidarité, sobriété) qui sont les clés d’une plus grande attention aux œuvres, aux autres, au monde. Tout en donnant à la créativité une place centrale et essentielle pour réensemencer l’espoir.
Claire Jacquet est directrice du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA depuis 2007. Elle a d’abord travaillé au Centre national de la photographie puis au Jeu de paume (Paris), en tant que chargée d’édition et commissaire d’exposition. Également critique d’art, elle cofonde la revue Trouble en 2001 : elle est à l’origine de la collection “Fiction à l’œuvre” à la croisée de la littérature et de l’art contemporain ( depuis 2009).
Pendant le printemps-été 2023, le Frac MÉCA consacre à Pierre Molinier (1900-1976) une importante exposition qui embrasse toutes les facettes de son œuvre, longtemps controversée mais incroyablement actuelle. Il s’agit autant d’explorer ses sources d’inspiration, révéler des archives et des témoignages inédits que de mettre en exergue filiations artistiques contemporaines et affinités transgénérationnelles.
Avec cet événement, le Frac MÉCA rend hommage à un « enfant du pays » né avec le XXe siècle, en 1900 à Agen. Il aura fallu un peu plus de 50 ans à Pierre Molinier pour rompre définitivement avec les valeurs morales et esthétiques de l’académie et passer ainsi, fièrement, de l’autre côté. Souvent considéré comme marginal, enfermé dans les placards esthétiques de l’histoire des arts, Molinier est aujourd’hui reconnu comme une figure emblématique de l’art en France et à l’étranger.
Cette exposition célèbre le 40ème anniversaire du Frac MÉCA qui, dès sa création en 1982, commence sa collection par l’acquisition d’une trentaine d’œuvres de cet artiste.
Exposition réservée aux personnes majeures et interdite aux moins de 18 ans
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La dimension érotique de certaines œuvres de l’exposition "Molinier Rose Saumon « Nous sommes tous des menteurs »" a conduit le Frac à interdire son accès à un public mineur. Afin de permettre aux visiteurs de moins de 18 ans de découvrir l’œuvre de Pierre Molinier, le Frac propose une introduction à son travail avec l’exposition Pierre Molinier, questionner les corps et les genres. Les œuvres de neuf autres artistes partageant avec lui des affinités esthétiques et politiques sont également montrées.
Hairspray Queen 1, réalisée à partir de rouleaux multicolores de stations de lavage, est une installation à la fois simple et radicale. Elle convoque, dans une version pop, la famille du cousin Machin au grand complet, tout en imposant, comme une évidence, la dimension sculpturale de cet objet industriel.
Hairspray Queen 1, 2006
Ready-made, 9 rouleaux de lavage automatique, piètements en acier,
Don de l'entreprise GROUP C / David Charbit en 2022
© Stéphanie Cherpin
Crédit photographique : Jean-Christophe Garcia
Hairspray Queen 1, réalisée à partir de rouleaux multicolores de stations de lavage, est une installation à la fois simple et radicale. Elle convoque, dans une version pop, la famille du cousin Machin au grand complet, tout en imposant, comme une évidence, la dimension sculpturale de cet objet industriel. Ces rouleaux, dont l’usage n’est plus qu’un souvenir perdu entre deux mondes, acquièrent ici une présence à part entière. Cette oeuvre illustre l’intérêt de Stéphanie Cherpin pour les matériaux déclassés, désactivés, les pièces détachées, utilisables rapidement, qu’elle récupère dans les marges industrielles et commerciales de la ville. Elle les combine pour les métamorphoser. « Il faut que ce soit intense et fulgurant » explique-t-elle. Ses oeuvres, faites de tension, la plupart du temps inachevées, ne figent rien revendiquant le dépouillement et l’absence de sophistication. Cette énergie, ce refus de s’accomplir trouve de sérieux points d’accroches avec toute une culture rock grunge à laquelle ses titres rendent hommage, Hairspray Queen étant aussi le titre d’un morceau de Nirvana, une chanson déjantée, quasiment intraduisible, provenant du journal de Kurt Cobain.
Rassemblant des textes de critique d’art, commissaire, historien de l’art, de générations différentes, il documentera les œuvres de l’exposition et développera le propos de la commissaire autour du panorama de la création portugaise artistique contemporaine des années 1960 à nos jours. L’ouvrage reflètera la diversité de cette création artistique sur plusieurs générations, embrassant une période de 50 ans et se fera l’écho d’une mémoire vivante et polyphonique.
L’exposition collective “Les Péninsules démarrées” conçue par Anne Bonnin pour le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA propose un panorama de l’art contemporain portugais des années 1960 à nos jours. Ce projet, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, se veut prospectif aussi bien envers le présent que le passé : il réunit et confronte des artistes de générations et d’horizons très divers, lié·e·s au Portugal. Ainsi, l’exposition dessine-t-elle une carte d’affinités et de contrastes, explorant des filiations existantes ou possibles, passées et actuelles. Accordant une place prépondérante aux artistes vivant·e·s, elle est l’occasion de découvrir des artistes peu ou pas connus en France.
Rassemblant des textes de critique d’art, commissaire, historien de l’art, de générations différentes, il documentera les œuvres de l’exposition et développera le propos de la commissaire autour du panorama de la création portugaise artistique contemporaine des années 1960 à nos jours. L’ouvrage reflètera la diversité de cette création artistique sur plusieurs générations, embrassant une période de 50 ans et se fera l’écho d’une mémoire vivante et polyphonique.
Avec les auteurs et autrices :
Anne Bonnin, Antonia Gaeta, Marjorie Micucci, José Luís Porfirio
et Rui Torres.
Co-édition : Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et Dilecta
96 pages
Prix TTC : 25€
ISBN :978-2-37372-162-1
MÉCA
5, Parvis Corto Maltese
33 800 Bordeaux
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