Outil de création, d’expérimentation et de recherche pour l’art actuel, l’Institut d’art contemporain (IAC) propose des expositions inédites et un laboratoire de recherche, parallèlement à la constitution d’une collection d’œuvres au rayonnement international. Il prolonge ses activités ex situ, par la diffusion de sa collection dans l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que par des expositions consacrées à la jeune création.
Fruit de la fusion entre un centre d’art, le Nouveau Musée et le Frac Rhône-Alpes, l’IAC fait partie des structures pionnières de l’art contemporain en France. Il a par exemple, produit les premières expositions personnelles d’Anish Kapoor ou d’Hamish Fulton et a longtemps été une institution de référence pour Daniel Buren, Lawrence Wiener et d’autres…
Aujourd’hui, l’IAC poursuit la présentation d’expositions monographiques tel un principe matriciel, comme celles tout récemment consacrées à Apichatpong Weerasethakul et à Tarek Atoui. En résonance avec cette programmation, il mène avec le Laboratoire espace cerveau des recherches croisant artistes et chercheurs autour des nécessaires transformations face aux bouleversements du monde.
Sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’IAC développe un travail de terrain au long cours qui constitue la base de projets plus ponctuels. « Un Territoire en trois temps » permet ainsi sur une période de deux ans d’initier et d’approfondir des relations avec un même territoire, en associant les habitants à la présentation de la collection ainsi qu’aux résidences menées avec de jeunes artistes. Parallèlement, l’IAC propose une année sur deux à un artiste d’explorer sa collection au sein d’un bâtiment remarquable ou d’un territoire singulier, pour se consacrer les autres années aux Galeries Nomades/Jeune création en région.
L’engagement de l’IAC à l’égard de la jeune création s’inscrit sur la durée avec chaque année un programme dédié à des artistes issus des écoles des beaux-arts d’Auvergne-Rhône-Alpes (Galeries Nomades et Jeune Création Internationale/Biennale de Lyon) complétés par deux types de résidences, les unes en territoire rural, les autres sur le territoire de Villeurbanne. Dans cette même démarche de soutien et d’accompagnement, l’IAC propose aux jeunes artistes qui le désirent de rejoindre les participants du Laboratoire espace cerveau, leur permettant ainsi de contribuer, aux côtés d’artistes et de chercheurs, aux travaux actuellement menés dans le cadre du cycle « Comment habiter des mondes cosmomorphes » ?
En 2023, la programmation de l’Institut d’art contemporain a été marquée par deux grandes expositions monographiques, toutes deux portées par des questions de son et d’écoute, de perception et d’espace, de pédagogie et de partage.
La première, consacrée à Camille Llobet a constitué le point d’acmé d’un compagnonnage au long cours mené depuis 2010 grâce aux divers programmes dédiés à la jeune création. L’exposition monographique de l’artiste Tarek Atoui qui, pour la première fois en Europe, entremêle ses différents projets pour une exposition-concert inédite, interagit également avec les recherches du Laboratoire espace cerveau, et plus spécialement à l’occasion la Station 24, The Listening Effect qui vient de se dérouler à Bétonsalon.
Exposition The Drift
Tarek Atoui
In situ – IAC, Villeurbanne / Rhône-Alpes
Du 13 octobre 2023 au 11 février 2024
L’IAC invite l’artiste Tarek Atoui à présenter sa première exposition monographique d’ampleur en Europe. Ce projet rassemble des œuvres existantes, des nouvelles productions et s’articule selon trois axes : exposition, espaces de pédagogies et temps performatifs. Loin d’une simple alternance, l’artiste imagine cette exposition comme un organisme vivant où les porosités – sonores et humaines – s’enchevêtrent et s’entremêlent.
Sans hiérarchie d’influences ou de genres, les œuvres-instruments de Tarek Atoui tissent des réseaux et se construisent par associations. À l’œuvre comme entité immuable, l’artiste oppose les facultés d’improvisation et d’arrangement propres à la musique. Ses œuvres se réinventent, s’assemblent et se répondent comme autant de cellules ouvertes à la perturbation et capable d’intégrer l’autre – le musicien, le visiteur, l’espace etc. – dans leur structure.
C’est d’ailleurs la particularité de l’exposition « The Drift ». Tout au long de sa pratique, Tarek Atoui a oscillé entre création d’instruments et création de dispositifs d’écoute. Des projets comme « WITHIN » ou « The Reverse Collection » imaginent de nouvelles manières de générer un son. D’autres, comme « The Whisperers », explorent la façon dont un son déjà produit peut se donner à entendre selon qu’il traverse le marbre, le métal ou l’eau. À l’IAC, l’ensemble se métamorphose en corps vivant dont les organes, reliés entre eux par des systèmes informatiques, travaillent en synergie.
Expositions Galeries Nomades 2023
Jeune création en Auvergne-Rhône-Alpes
Ex-situ, Antoine Dochniak au Temple (Saoû), Zoé Chalaux à Angle art contemporain (Saint-Paul-Trois-Châteaux), Lucas Zambon à l’Espace d’Art François-Auguste Ducros (Grignan), Amandine Capion à la Maison de la Tour (Valaurie) et Loïc Bonche à la Maison de la Céramique (Dieulefit)
Entre le 14 octobre 2023 et le 21 janvier 2024
Galeries Nomades existe depuis 2007 selon un rythme biennal. Il permet à cinq artistes issus d’une des cinq écoles supérieures d’art d’Auvergne-Rhône-Alpes, de bénéficier du soutien de l’IAC pour la production et l’organisation d’une première exposition personnelle, en partenariat avec cinq lieux de diffusion pour l’art contemporain du territoire régional. En amont, chaque artiste bénéficie d’une résidence de recherche et de production à Moly-Sabata/Fondation Albert Gleizes.
En aval, chaque artiste reçoit une bourse versée par Les Amis de l’IAC. Galeries Nomades répond à plusieurs objectifs de l’IAC : développer le rayonnement ex situ du Plan d’Action Culturel de l’IAC sur le territoire régional, accompagner sur la durée le travail de recherche des artistes, les conseiller sur la mise en espace de leurs œuvres, favoriser leur intégration dans le réseau de l’art contemporain, professionnaliser leur trajectoire.
Cette année, les artistes présentés sont : Loïc Bonche, Amandine Capion, Zoé Chalaux, Antoine Dochniak, Lucas Zambon. Chacun et chacune investit l’un des cinq lieux d’arts partenaire.
Les ateliers du Lendemain
Le 27 décembre 2023
Après avoir réalisé cinq sessions d’atelier avec des élèves d’une classe de maternelle à Paris entre novembre 2020 et juin 2021, Tarek Atoui a conçu une série d’ateliers pour permettre à tous d’explorer et de jouer avec les notions d’écoute, d’objets sonores et d’improvisation collective.
Projet WITHIN
Les 10 et 25 janvier 2024
Avec « WITHIN », Tarek Atoui s’intéresse à la manière dont la surdité peut changer notre compréhension de la performance sonore, de son espace de diffusion et de ses instruments. Le projet élargit les notions d’écoute au-delà de l’auditif pour reposer sur des modes de perception tactile, physique, visuelle et gestuelle du son. Des séances d’ateliers à destination des publics sourds et entendants seront animés en LSF par Martin Dutrait, médiateur culturel sourd, et par une médiatrice de l’IAC. Les participants auront la possibilité de pratiquer, jouer et improviser avec les instruments de ce projet.
Activation des instruments et exploration sonore
Du mercredi au vendredi à 16h & les samedis et dimanches à 14h et 16h
Pour The Drift, Tarek Atoui invite publics, amateurs et professionnels, à s’approprier et à activer certains des instruments de l’exposition. Ces moments de partage offrent la possibilité à chacun d’expérimenter avec et par le son. Les deux pièces pédagogiques pensées par l’artiste deviennent alors de vrais terrains de jeux pour petits et grands.