« En cette année anniversaire, le Frac MÉCA s’ouvre à de « nouvelles fenêtres » à travers de nouvelles expositions, acquisitions, modalités d’éveil à l’art, à la MÉCA et ailleurs. Cette multiplicité de « portes d’entrée » est intrinsèque à notre fonctionnement, car la collection du Frac s’enrichissant, notre action ne cesse de s’amplifier au gré d’une collection polyphonique et transgénérationnelle.
Plus que de coutume, le Frac fonctionne comme un trait d’union entre les créateurs et les populations pour rapprocher ce qui ne dialogue pas encore, parce que les situations de proximité n’ont pas encore été créées.
Les artistes sont les meilleurs alliés pour accompagner ce programme et interviennent tout au long de l’année, à l’occasion d’expositions, de résidences, de projets de médiation, de conférences ou de rencontres. Si l’heure est à la fête autour de cet anniversaire, c’est également le temps de tous les questionnements, des sujets les plus brûlants aux plus silencieux, en veillant à ne pas écarter ceux qui se tiennent plus à distance des grandes tendances du moment, à savoir les questions écologiques, la représentation des minorités ou les enjeux liés aux genres – véritables « lames de fond » de notre époque que nous considérons par ailleurs très attentivement. »
Claire Jacquet, directrice du Frac MÉCA
Jusqu’au 17 septembre 2023 au Frac MÉCA, Bordeaux
Commissariat d’exposition : Marie Canet, Emmanuelle Debur et Claire Jacquet
Pendant le printemps-été 2023, le Frac consacre à Pierre Molinier (1900-1976) une importante exposition qui embrasse toutes les facettes de son œuvre, longtemps controversée mais incroyablement actuelle. Il s’agit autant d’explorer ses sources d’inspiration, révéler des archives et des témoignages inédits que de mettre en exergue filiations artistiques contemporaines et affinités transgénérationnelles.
Cette exposition célèbre ainsi le 40ème anniversaire du Frac MÉCA qui, dès sa création en 1982, commence sa collection par l’acquisition d’une trentaine d’œuvres de cet artiste.
Exposition réservée aux personnes majeures.
Jusqu’au 29 octobre 2023 – Musée départemental de la faïence et des arts de la table, Samadet (40)
Cet événement a lieu dans le cadre de la séquence d’expositions La Fabrique de l’Art, célébrant les 40 ans du Frac MÉCA, et de l’exposition “Je mange, donc je suis” au Musée de la Faïence & des Arts de la table à Samadet.
Pour fêter son quarantième anniversaire, le Frac MÉCA présente au sein de la collection permanente du musée de la Faïence & des Arts de la table, l’œuvre Le Grand feu (Joyeux A) de Coline Gaulot, nouvellement entrée dans sa collection, composée de 26 gâteaux d’anniversaire en porcelaine et d’un ensemble de 28 textes.
L’artiste s’est inspirée d’anciennes photographies prises lors de ses différents anniversaires, depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte, afin de recréer les pâtisseries qui ont servi à planter autant de bougies que d’années à célébrer. Lorsqu’elle n’a pas retrouvé de photographie pour se remémorer ce moment, elle a choisi de matérialiser ce manque par une page blanche au sein du recueil.
Cette série d’expositions et d’évènements se déroulant en Nouvelle-Aquitaine s’intéresse aux processus de production de l’art. Cette programmation est imaginée en interrogeant la pratique même de l’art et toutes ses disciplines. Chaque structure partenaire, en lien avec cette dimension du « faire », est invitée à se servir de la collection du Frac comme d’une ressource pour interroger le fondement même de la pratique de l’art. La Fabrique de l’art s’ouvre aux questions suivantes : Comment se fabrique l’art aujourd’hui ? Comment définir une pratique artistique ? Comment se transmet-elle ? Quand on dit d’un artiste qu’il a « du métier », de quoi parle-t-on ? Ce terme recouvre-t-il le même sens qu’hier ? Quels sont les savoir-faire qui se rattachent à l’activité d’un artiste ? Enfin, doit-on nécessairement opposer la pratique et la théorie ?
Exposition conçue par Émilie Parendeau
13 octobre 2023 – 17 mars 2024 au Frac MÉCA, Bordeaux
Le Frac MÉCA accueillera Parler avec elles [( )] dans toutes les directions, une exposition qui réunit une soixantaine d’œuvres provenant de la collection du Frac MÉCA ou produites spécifiquement à cette occasion. L’origine du projet repose sur une invitation faite à l’artiste Émilie Parendeau, artiste, de partager son appréciation sur des œuvres de la collection qui soulèvent un ensemble de questions, voire de problèmes, pour leur reconstruction.
Émilie Parendeau a étendu ses recherches à l’ensemble des œuvres de la collection qui nécessitent un travail particulier pour être exposées. Qu’elles existent sous la forme d’instructions à exécuter, en plusieurs morceaux restant à assembler ou encore d’installations à reconstruire, l’artiste a sélectionné des œuvres pour lesquelles il reste quelque chose à accomplir au moment de leur présentation.
« Regards sur une œuvre » est un outil de médiation ludique et accessible à de nombreux publics. L’envie d’impliquer des publics dans la création de « Regards sur une œuvre », jusqu’alors élaborés en interne par le Pôle des Attentions du Frac, a motivé cette version. Ce nouveau format de « Regards sur une œuvre » prend la forme d’une vidéo courte commentée par des élèves d’une classe de CM2 de l’école des Mille sources à Martillac (33) et animée par des dessins produits par ces mêmes élèves. L’œuvre choisie, Tryptique Onéguine de Nina Childress, fait partie de la collection du Frac et a été présentée dans l’exposition Body Body de Nina Childress en 2022, au Frac MÉCA à Bordeaux.
Le Frac MÉCA, avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, a lancé un ambitieux programme de commandes photographiques en confiant 9 sujets à 9 artistes. Ce projet est prévu sur deux années, dont l’aboutissement sera une vaste exposition à Bordeaux en 2024, accompagnée d’un catalogue.
Comment se définit aujourd’hui le paysage néo-aquitain dans ses dimensions humaines et naturelles, du point de vue de sa nouvelle cartographie administrative comme de ses évolutions liées à l’essor du tourisme, à des modes de vie et de nouveaux modèles économiques ? Cette commande photographique envisage un inventaire visuel de la région sous deux angles, scientifique et artistique. Il s’agit pour 9 photographes (internationaux, nationaux et régionaux) de répondre à l’urgence d’une réflexion, d’un questionnement, celui d’un devenir aussi bien visuel qu’écologique auquel n’échappera pas la région.
Ce projet est à l’initiative de Claire Jacquet, directrice du Frac, et de Gilles Mora, historien et commissaire d’exposition, qui a participé à la création du fonds photographique du Frac – aujourd’hui d’une grande richesse – au début des années 1980.
« La collection du Frac conserve un caractère généraliste et réunit des pratiques et médiums très diversifiés (peinture, installation, vidéo, photographie, sculpture, etc.). Chaque œuvre est le reflet des questionnements de son époque. Ce qui est intéressant, c’est de mettre en perspective les préoccupations d’hier et celles d’aujourd’hui : quels sont les points de rupture ou les continuités ? Quels sont aussi les manques ? Quelles sont les prises de conscience face à 40 ans d’histoire et d’acquisitions ? Par exemple, constatant la présence moindre des artistes femmes dans la collection (environ 30%, comme dans la plupart des collections publiques françaises), il est important de rester attentifs à ce que cette sous-représentation ne se manifeste pas également dans les projets d’expositions ou chez les artistes qui rejoignent la collection chaque année par le biais des acquisitions.
Le Frac dispose d’un fonds de 1500 œuvres qui sont toutes polysémiques et permettent de tisser des récits différents, en lien avec les enjeux sociétaux actuels. Il y a 10 ans, la collection du Frac ne comportait peu ou pas d’artistes issus du continent africain ou de ses diasporas, alors que l’ex-Aquitaine partage une longue histoire avec les pays de ce continent. Aujourd’hui, le Frac creuse un sillon en ce sens, afin d’offrir davantage de diversités, plus en prise avec le contexte actuel et en s’éloignant de visions occidentalo-centrées. Les artistes Omar Victor Diop, Amadou Sanogo, Sory Sanlé, Zanele Muholi, François-Xavier Gbré, Georgina Maxim, Tuli Mekondjo ont, entre autres, rejoint la collection.
Pour lancer les célébrations de cette année anniversaire, le Frac MÉCA organise en ses murs deux expositions importantes. L’une est dédiée à Pierre Molinier, premier artiste acquis par le Frac et connu pour ses photomontages. Il s’agit ainsi de souligner que la collection du Frac s’est axée dès ses débuts sur le médium photographique, se dotant d’environ 350 tirages durant ses 3 premières années d’existence (1983 – 1985). La seconde exposition dans nos murs, intitulée Parler avec elles, est confiée à l’artiste Emilie Parendeau, qui effectue un choix d’œuvres dans notre collection « toute époque confondue ». Un des points communs de ces œuvres est qu’elles ont été peu montrées. L’artiste privilégie des œuvres pour lesquelles il reste encore quelque chose à accomplir au moment de leur présentation et met en lumière leur matérialité, dimension qui parfois reste dans l’ombre au profit de l’aspect conceptuel et intellectuel des œuvres d’art contemporain.
L’autre temps fort de 2023 est un parcours d’expositions organisé le long du GR10, traversant les Pyrénées d’ouest en est, en partenariat avec les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, le Frac Occitanie Montpellier et de nombreux opérateurs sur le territoire. Une dizaine d’étapes, de Hendaye à Collioure, ponctue ce circuit de 900 km et chaque projet réunit des œuvres faisant écho à cette majestueuse chaine montagneuse. »
« Le plus souvent, quand on parle d’édition, on pense à des livres. Pour bien comprendre ce que revêt la politique éditoriale du Frac MÉCA, il faut dézoomer pour avoir la grande image de notre production qui rassemble à la fois des objets numériques et imprimés. Certains sont en ligne en accès libre (entretiens d’artistes, webséries sur des sujets croisés d’histoire de l’art et de société, commentaires d’œuvres coréalisés avec des publics spécifiques, etc.), d’autres sont offerts tel que le livret de 32 pages qui accompagne toutes nos expositions à la MÉCA, et d’autres encore sont commercialisés comme les livres, conçus comme des « long-sellers », que nous coéditons (Actes Sud, Dilecta, Delpire & Co, Cairn, Confluences).
L’ensemble de cette production est pensé de manière à créer le plus de complémentarité possible entre des contenus inédits : le numérique et le papier, les approches pédagogiques et les textes scientifiques, l’interactivité, etc. Pour répondre à votre question, ce que nous fabriquons est avant tout au service des artistes de la collection et d’un public le plus large possible.
Faire circuler les œuvres, c’est bien. Les enrichir d’une édition qui problématise et prolonge certains enjeux dans le temps au-delà de la durée de l’actualité d’une programmation, c’est précieux, voire nécessaire. »