Les collections des Frac réunissent plus de 32 000 oeuvres à part égale d’artistes français et étrangers acquises depuis plus de 40 ans dans une démarche prospective. Les régions françaises sont ainsi dotées d’un patrimoine contemporain exceptionnel et de nombreux chefs d’œuvre que les Frac s’attachent à valoriser en organisant des expositions et toutes formes d’évènements favorisant la rencontre des oeuvres avec tous les publics sur l’ensemble des territoires.
Le réseau Platform, en collaboration avec le ministère de la Culture et l’ADAGP a souhaité initier plusieurs projets de valorisation des collections des Frac. Deux bourses de recherches viennent d’être décernées à un chercheur français et un commissaire d’exposition Brésilien les invitant à porter un regard singulier sur les collections des Frac.
Un appel à projet de recherche lancé par Platform avec le soutien du ministère de la culture et de l’ADAGP visait à offrir de nouvelles perspectives sur les collections des Frac et sur l’histoire de l’art des 50 dernières années à travers l’étude de ces collections singulières.
Largement diffusé grâce à la mobilisation de partenaires que nous remercions, 65 dossiers de candidatures de très grandes qualité ont été enregistrés. Réuni le 12 novembre à l’INHA, le jury composé de Simon Andre-Deconchat (directeur adjoint du Centre National des Arts Plastiques CNAP), Marie Tchernia-Blanchard (directrice des Archives de la critique d’art, maîtresse de conférences en histoire de l’art contemporain, Université Rennes), Christian Jaccard (artiste membre de l’ADAGP), Lauriane Gricourt (directrice des Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse), Fabien Danesi (directeur dur FRAC CORSICA), Isabelle Delamont (cheffe du département du soutien à la création et à la diffusion, DGCA, ministère de la culture) et Julie Binet (secrétaire génréale de Platform) a attribué la bourse de recherche à Nicolas Heimendinger.
Le compte-rendu du jury est disponible ci-dessous.
Les projets de recherche proposés par les autres candidat.e.s sont, sauf avis contraire de leur part, mis à disposition des équipes des Frac dans l’objectif de favoriser des envies de collaborations et d’autres opportunités de permettre à ces propositions d’aboutir.
Lauréat 2024 de la bourse de recherche sur les collections des Frac.
Docteur en histoire de l’art et membre du laboratoire « Arts des images et art contemporain » de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Nicolas Heimendinger est spécialiste des institutions et des politiques publiques de l’art contemporain. Sa thèse, récompensée en 2023 par le prix « Valois » du ministère de la Culture, paraîtra bientôt chez CNRS Éditions.
Son projet propose de retracer l’histoire des Fonds régionaux d’art contemporain à travers les femmes et les hommes qui ont contribué, depuis quatre décennies, à créer et enrichir ces 22 collections très variées, comprenant aujourd’hui plus de 35 000 œuvres. Cette enquête doit permettre de démystifier le travail d’acquisition des FRAC et de mieux saisir les motivations, les questionnements et les échanges qui accompagnent la construction, parfois complexe, toujours enthousiasmante, d’une collection publique dédiée à l’art du temps présent. Le projet s’appuiera notamment sur une enquête par questionnaire auprès des directrices et directeurs de FRAC, afin d’étudier l’évolution de ces fonctions depuis 1982. Il s’accompagnera également d’une série d’entretiens avec plusieurs de ces responsables, qui formera le noyau d’un fonds d’archives orales sur l’histoire de ces institutions au rôle crucial dans le soutien et la diffusion de l’art contemporain en France.
Lancé en collaboration avec l’Institut français et le ministère de la Culture, cette invitation propose à un.e commissaire étranger.ère d’être accueilli(e) en France pour plonger dans les collections des Frac afin de concevoir une exposition présentée dans son pays d’origine.
Le jury composé de Claire Staebler (directrice du Frac des Pays de la Loire), Irene Aristizàbal (directrice du Frac Poitou-Charentes), Fanny Gonella (directrice du 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine) et Julie Binet (secrétaire générale de Platform) s’est réuni le 12 novembre 2024 et a désigné Lucas Menezes comme luaréat de cette bourse curatoriale.
Lauréat de la bourse curatoriale sur les collections des Frac.
Lucas Menezes né au Brésil en 1986, est titulaire d’une maîtrise en histoire sociale de l’Universidade Federal Fluminense au Brésil et d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il occupe actuellement au Brésil le poste de commissaire d’exposition à l’Institut Inhotim (un des plus vastes espace d’art contemporain mondial) et celui de superviseur de recherche pour la saison 2023-2024 du programme de résidence Bolsa Pampulha, organisé par le Musée d’art de Pampulha. À Inhotim parmi d’autres initiatives, il est co-commissaire du projet Esconjuro, une occupation artistique de deux ans par l’artiste brésilien Paulo Nazareth, ainsi que de l’exposition Homo sapiens sapiens de l’artiste suisse Pipilotti Rist.
Lucas Menezes propose un projet intitulé « Croisement de Directions Opposées / Cruzamento de Direções Opostas » qui met en avant le travail d’artistes femmes dont la production repose sur des techniques reproductibles telles que la gravure, la photographie, les œuvres audiovisuelles ou la performance. Ces œuvres, souvent conçues pour occuper des espaces publics, transcendent les limites du « cube blanc » traditionnel. En écho aux missions des Frac à destination des publics, le projet propose plusieurs expositions et installations d’œuvres dans des lieux publics de la ville de Belo-Horizonte. Les expositions croiseront des oeuvres sélectionnés dans les collections des Frac avec celles de la collection du Musée d’Art de Pampulha (MAP) depuis les années 1970, avec une attention particulière portée à la production contemporaine du XXIe siècle. Par ailleurs, la richesse des collections des FRAC offre l’opportunité de faire coexister ces créations brésiliennes avec celles d’artistes françaises et d’autres nationalités, renforçant ainsi les dialogues artistiques . Le recours aux techniques reproductibles, ou « répétables », s’inscrit également dans la vocation historique du MAP. Cette approche met en lumière la circulation et la prolifération des œuvres, favorisant de nouveaux modes d’exposition et d’échanges culturels, tout en élargissant les lieux et les publics qu’elles peuvent atteindre.