27 février 2025

LES COLLECTIONS DES FRAC

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Chaque semaine, une œuvre des collections des Frac est mise en avant sur cette page.

Juliana DORSO, « Dream My Ride », 2022 © Adagp, Paris, 2025. Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA. Crédit photographique : Jean-Christophe Garcia
Juliana DORSO, « Dream My Ride », 2022 © Adagp, Paris, 2025. Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA. Crédit photographique : Jean-Christophe Garcia

Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

Nouvelle acquisition au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

« Dream My Ride » par Juliana Dorso, œuvre récemment intégrée à la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA.

Cette pièce, créée en 2022, explore le queer tuning, une approche alternative du tuning automobile qui questionne la notion d’espace personnel, de soin et de lien social.
Composée de 19 dessins aux crayons de couleur, cette série s’inspire d’un livre de photographie de tuning. Juliana Dorso y isole des détails de voitures — phares, jantes, rétroviseurs — les transformant en éléments décoratifs à part entière, loin de leur fonction initiale.

Fascinée par la capacité des objets à raconter des histoires, l’artiste développe ici une réflexion autour du nomadisme, de la création d’un espace intime et de l’affirmation de soi. Inspirée par Une Chambre à soi de Virginia Woolf, elle applique cette idée à son propre véhicule, un van aménagé en atelier mobile, qui devient à la fois un espace de vie et de création.

Zanele Muholi, Bester VII, Newington, London, 2017. Série Somnyama Ngonyama (MaID). Photographie, tirage sur papier, 250 x 176,5 cm. © Zanele Muholi
Zanele Muholi, Bester VII, Newington, London, 2017. Série Somnyama Ngonyama (MaID). Photographie, tirage sur papier, 250 x 176,5 cm. © Zanele Muholi

FRAC RÉUNION

Bester VII par Zanele Muholi

L’œuvre « Bester VII, Newington, London » fait partie de la collection du FRAC RÉUNION.

Cette pièce explore l’identité, la mémoire et la représentation des femmes noires, en affirmant leur beauté et leur pouvoir face aux récits dominants.
La série « Somnyama Ngonyama (MaID) » joue sur les contrastes : dans cet autoportrait la noirceur lumineuse de la peau se détache d’une étoffe plissée, avec « Bester V » l’artiste utilise des objets du quotidien — des pinces à linge ou des tampons à récurer — qui deviennent alors des ornements. Ce titre fait référence à la figure de « la bonne », un hommage à Bester Muholi, la mère de l’artiste.

Conservée dans la collection du FRAC Réunion océan Indien, cette œuvre impose la rencontre, défie les regards et inscrit l’existence des femmes noires dans l’histoire de l’art.

Nefeli PAPADIMOULI, Idiopolis (I-X), 2024 Oeuvre textile 320 x 3000 x 30 cm Collection Frac Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine © Adagp, Paris, 2025 Crédit photo : Jair Lanes Acquise en 2024.
Nefeli PAPADIMOULI, Idiopolis (I-X), 2024 Oeuvre textile 320 x 3000 x 30 cm Collection Frac Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine © Adagp, Paris, 2025 Crédit photo : Jair Lanes Acquise en 2024.

FRAC-ARTOTHÈQUE NOUVELLE-AQUITAINE

Nouvelle acquisition au Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine

Idiopolis (I-X) par l’artiste Nefeli Papadimouli.

Nefeli Papadimouli, née en 1988 à Athènes, est une artiste et architecte qui vit et travaille à Paris. Son œuvre « Idiopolis (I – X) », créée en 2024 pour la 17e Biennale de Lyon, explore la notion d’espace commun et sa relation aux corps.

Cette installation évoque la structure architecturale des wagons, faisant ainsi référence à l’histoire des anciennes usines ferroviaires, lieux de travail ouvrier et théâtres de luttes sociales et syndicales. L’œuvre se présente sous deux états distincts :

En grève : des sculptures-vêtements statiques

En action : activée par des amateurs lors de performances collectives orchestrées par l’artiste

« Idiopolis (I – X) » brouille les frontières entre différentes disciplines artistiques, allant de l’action participative à l’installation textile. À travers cette œuvre, Papadimouli élabore des « cartographies relationnelles » et examine la manière dont les corps collectifs créent de nouvelles configurations spatiales et sociales.
L’installation s’inscrit dans la démarche artistique plus large de l’artiste, qui vise à créer des espaces de rencontre radicalement inclusifs. Son travail permet d’entrevoir de nouvelles politiques de connexion, fondées sur des rapports d’interdépendance et d’écoute mutuelle.

Ange Leccia, La Mer, 1991. Vidéo, 2h. Collection du FRAC Corsica. ©Adagp, Paris. © Ange Leccia.
Ange Leccia, La Mer, 1991. Vidéo, 2h. Collection du FRAC Corsica. ©Adagp, Paris. © Ange Leccia.

FRAC Corsica

La Mer par Ange Leccia

La Mer (1991) fait partie de la collection du FRAC Corsica depuis 1992.

« Réalisée par Ange Leccia, cette œuvre vidéo capte le mouvement perpétuel des vagues, offrant une vision hypnotique et épurée de la mer Méditerranée. Ici, l’image ne décrit pas un paysage, mais une matière en mouvement, une oscillation continue entre apparition et disparition. Filmée avec un basculement à 90 degrés, La Mer rompt avec la perspective traditionnelle. Le rivage n’apparaît plus comme un repère stable : il devient une ligne mouvante qui défie la gravité. L’image se transforme en une surface abstraite, où l’écume dessine sans cesse de nouvelles formes, témoignant du passage du temps.

Ce rythme cyclique, sans début ni fin, invite le spectateur à une immersion totale, entre contemplation et perte de repères. En effaçant tout ancrage géographique, Ange Leccia donne à La Mer une portée universelle. Peu importe où elle a été filmée : elle appartient avant tout à un imaginaire, à une mémoire collective. Son mouvement constant évoque une pulsation silencieuse, une respiration du monde. L’œuvre se fait alors écho du vivant, entre puissance et fragilité. »

Fabien Danesi, directeur du FRAC Corsica

Yassine Ben Abdallah, Bittersweetmemory of the plantation, 2022. Installation, 50 cm x 10 cm x 12 cm. Crédit : Yassine Ben Abdallah
Yassine Ben Abdallah, Bittersweetmemory of the plantation, 2022. Installation, 50 cm x 10 cm x 12 cm. Crédit : Yassine Ben Abdallah

FRAC RÉUNION

Nouvelle acquisition au FRAC RÉUNION

« Bittersweetmemory of the Plantation » par Yassine Ben Abdallah.

Cette pièce, créée en 2022, explore la mémoire coloniale et les récits invisibilisés, un sujet essentiel pour repenser notre rapport à l’histoire et aux traces laissées – ou effacées – par le passé.
À travers cet objet, l’artiste interroge l’héritage de la monoculture de la canne à sucre à La Réunion. Dans un contexte où peu d’objets témoignent de l’expérience des esclaves et des travailleur·euses engagé·es, les sabres aux lames de sucre réveillent une mémoire collective longtemps occultée.

Yassine Ben Abdallah, artiste designer, puise dans les objets du quotidien réunionnais pour en faire des supports des récits historiques invisibles ou invisibilisés. Au travers de cette acquisition, le FRAC Réunion océan Indien réaffirme sa politique volontariste en faveur du design, mais aussi et surtout envers les enjeux de réappropriation par l’énonciation de récits situés.

Visuel : Susana Solano, Pervigiles Popinae, 1986. Sculpture, fer soudé, boulons, 303,5 x 342 x 105,5 cm. Crédit photo : Frédéric Delpech © Adagp, Paris
Visuel : Susana Solano, Pervigiles Popinae, 1986. Sculpture, fer soudé, boulons, 303,5 x 342 x 105,5 cm. Crédit photo : Frédéric Delpech © Adagp, Paris

FRAC NOUVELLE-AQUITAINE MÉCA

Pervigiles Popinae » par Susana Solano

Susana Solano, sculptrice espagnole, figure majeure de l’art contemporain, dont l’œuvre Pervigiles Popinae créé en 1986 est entrée dans la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA à Bordeaux en 1988.

Cette sculpture explore la matérialité, l’espace et le mystère, jouant avec les notions de protection et d’hermétisme. Inspirée du registre du mobilier, elle évoque une présence architecturale à la fois massive et aérienne.

Réalisée en tôle de fer découpée, pliée et soudée, sa rigidité est adoucie par des ondulations concaves et des angles arrondis, tandis que la surface métallique cirée reflète subtilement la lumière.

En quelques mots : « Susana Solano volatilise la sensation de masse pesante, mais conserve toujours le sens hermétique, protège le mystère. » — Francisco Calvo Serraller, critique d’art.
Ce mystère que l’artiste, en choisissant des titres souvent sibyllins, se garde bien de lever, laissant l’œuvre ouverte à l’interprétation des spectateurs.rices.

La Ribot, Walk the bastards, décembre 2017. Texte écrit sur le mur, 11 chaises pliantes manufacturées, usées pyrogravées et modifiées, texte manuscrit au mur. Dimensions variables. © La Ribot Crédit photographique : © Courtesy of Galería Max Estrella
La Ribot, Walk the bastards, décembre 2017. Texte écrit sur le mur, 11 chaises pliantes manufacturées, usées pyrogravées et modifiées, texte manuscrit au mur. Dimensions variables. © La Ribot Crédit photographique : © Courtesy of Galería Max Estrella

FRAC FRANCHE-COMTÉ

Walk the bastards par La Ribot

La Ribot, performeuse, danseuse et chorégraphe mais aussi figure emblématique de l’art contemporain, dont l’œuvre « Walk the bastards » fait partie de la collection du Frac Franche-Comté à Besançon depuis 2022

Avec cette pièce, l’artiste, qui a réalisé plusieurs œuvres autour de la question des figurant.e.s, évoque le thème des surnuméraires, de leur invisibilité et de la discrimination dont font l’objet celles et ceux qui sont différent.e.s.

« Walk the Bastards » est composé des onze chaises qui ne furent pas retenues – parce qu’elles étaient défectueuses, non conformes, « bâtardes » – lors de la réalisation de Walk the Chairs (2010), œuvre de La Ribot acquise par le Centre Pompidou.

Ces chaises peuvent être manipulées. On peut également s’asseoir dessus et observer la vie environnante. Cependant, contrairement à celles de Walk the Chairs, elles ne doivent en aucun cas être séparées.

Cette oeuvre fut visible lors de l’exposition Attention, on danse ! présentée au Frac Franche-Comté du 28 avril au 24 octobre 2024.
Plus d’informations sur l’œuvre sur navigart.fr

Visuel : Monia Ben Hamouda, Aniconism as figurative urgency (Wahid), 2021, œuvre en 3 dimensions, installation, acier découpé au laser, poudres d’épices, 183 x 147 x 0,3 cm. © Monia Ben Hamouda.
Visuel : Monia Ben Hamouda, Aniconism as figurative urgency (Wahid), 2021, œuvre en 3 dimensions, installation, acier découpé au laser, poudres d’épices, 183 x 147 x 0,3 cm. © Monia Ben Hamouda.

FRAC CORSICA

Aniconism as Figurative Urgency (Wahid) par Monia Ben Hamouda

Acquise en 2021 par le FRAC Corsica.

« Réalisée en acier découpé et poudres d’épices, cette sculpture suspendue de Monia Ben Hamouda associe gestes performatifs et savoir-faire traditionnel. Par un jeu de superpositions et d’empreintes, l’artiste explore la tension entre héritage spirituel et langage contemporain, cherchant à représenter sans figurer, à évoquer sans nommer. S’inspirant de l’aniconisme dans l’art islamique, Monia Ben Hamouda réinterprète cette absence de représentation en lui donnant une forme inédite, marquée par la transformation et la déformation des signes.Dans sa sculpture suspendue, les lettres arabes se métamorphosent en formes animales, évoquant une calligraphie en mouvement où l’écriture devient une présence vivante, une silhouette à la frontière entre abstraction et figuration.
Son travail s’ancre ainsi dans une réflexion sur les symboles, les rituels et la transmission des récits culturels. En intégrant cette œuvre à sa collection, le FRAC Corsica témoigne de son intérêt pour la création émergente et les nouvelles voix de la scène artistique contemporaine. »

Fabien Danesi, directeur du FRAC Corsica

Plus d’informations sur le travail de Monia Ben Hamouda : https://monia-benhamouda-portfolio.tumblr.com/texts

Abdessamad El Montassir, Galb’Echaouf, 2021, collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris
Abdessamad El Montassir, Galb’Echaouf, 2021, collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris

FRAC FRANCHE-COMTÉ

Galb’Echaouf par Abdessamad El Montassir

Cette pièce, créée en 2021, sonde le thème de la mémoire collective, un sujet qui fait écho à la thématique de la collection du Frac Franche-Comté qui explore la question du temps.

En enquêtant sur un événement dramatique qui a profondément changé le paysage du Sahara, Abdessamad El Montassir est confronté au silence des générations précédentes qui restent hantées par une histoire qu’elles ne parviennent pas à raconter. Avec l’œuvre vidéo Galb’Echaouf, l’artiste attire poétiquement notre attention sur les paysages, les plantes, à la recherche de réponses ou d’éléments qui pourraient participer à la reconstruction de cette mémoire et à la transmission des récits.

Actuellement pensionnaire à la Villa Medici à Rome, Abdessamad El Montassir, qui vit et travaille en Franche-Comté, collabore régulièrement avec des scientifiques, des citoyen.ne.s, des militant.e.s. Avec cette acquisition, le Frac Franche-Comté réaffirme son engagement et son soutien aux artistes travaillant sur le territoire régional.

Jeff Wall, Milk, 1984. Photographie cibachrome montée sur caisson lumineux, 205 x 249 x 20cm. Collection du FRAC Champagne-Ardenne. © Jeff Wall
Jeff Wall, Milk, 1984. Photographie cibachrome montée sur caisson lumineux, 205 x 249 x 20cm. Collection du FRAC Champagne-Ardenne. © Jeff Wall

FRAC CHAMPAGNE-ARDENNE

Milk par Jeff Wall

Le FRAC Champagne-Ardenne vous invite à (re)découvrir « Milk », une photographie emblématique de Jeff Wall, figure majeure de la photographie contemporaine.

Capturant l’instant d’un geste spontané – un homme renversant du lait – « Milk » illustre parfaitement le style de Wall : une mise en scène minutieuse donnant l’illusion du réel. À mi-chemin entre documentaire et tableau vivant, cette œuvre questionne notre rapport à l’image et à la construction du récit visuel.

Présente dans les collections du FRAC Champagne-Ardenne depuis 1987, cette œuvre invite à repenser la frontière entre réalité et fiction en photographie.

: Nils Alix-Tabeling, La Vasque Bacille, 2020. Bronze et tisane de plante médicinale, plume de paon, œil de tigre, 66 x 82 x 62 cm. Courtoisie de la Piktogram Gallery.
: Nils Alix-Tabeling, La Vasque Bacille, 2020. Bronze et tisane de plante médicinale, plume de paon, œil de tigre, 66 x 82 x 62 cm. Courtoisie de la Piktogram Gallery.

FRAC ÎLE-DE-FRANCE

La vasque Bacille par Nils Alix-Tabeling

La Vasque Bacille prend la silhouette d’une créature qui semble s’être échappée d’un bestiaire médiéval. C’est un être hybride composé de trois têtes, possiblement humaines, posées sur des pattes de cervidés. Une plume de paon sort de l’une des bouches, l’œil semble nous regarder lorsqu’on se penche au-dessus de la sculpture renvoyant aux nombreux mythes dans lesquels le paon est présent. Une décoction médicinale aux vertus purifiantes et antibactériennes contenue dans la vasque renvoie aux ablutions, qui, à chaque passage, collecte les bactéries des personnes initiées. Le liquide stagnant développe une véritable culture aux propriétés inconnues, en écho au titre de l’œuvre et rappelant des pratiques médicinales alternatives ainsi qu’un un lien étroit entre herboristerie et sorcellerie.

Le pratique multimédia de Nils Alix-Tabeling reconfigure les récits traditionnels du culte religieux en faveur d’histoires alternatives qui mettent en avant les corps homosexuels, les rituels païens, les séances et l’occultisme.

Cette sculpture est actuellement visible dans l’exposition « Berserk & Pyrrhia. Art contemporain et art médiéval » au Frac Île-de-France (Les Réserves) jusqu’au 19 juillet 2025.

Annette Messager, Mes trophées de la série Mes trophées, 1987. Techniques mixtes sur photographie noir et blanc, 91 x 174 cm, Collection Frac, Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine © Adagp, Paris, 2025. Crédit photo : Frédérique Avril
Annette Messager, Mes trophées de la série Mes trophées, 1987. Techniques mixtes sur photographie noir et blanc, 91 x 174 cm, Collection Frac, Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine © Adagp, Paris, 2025. Crédit photo : Frédérique Avril

FRAC-ARTOTHÈQUE NOUVELLE-AQUITAINE

Mes trophées, de la série Mes trophées par Annette Messager

L’œuvre « Mes trophées » de la série éponyme fait partie de la collection du Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine à Limoges depuis 1988.

Cette série fait partie des œuvres qui élargissent la réflexion de l’artiste autour de l’identité et de l’individu. Elle rassemble près de 90 photographies de fragments de corps démesurément agrandis sur lesquelles Annette Messager intervient à la peinture, au fusain ou à l’aquarelle. Les traits de peinture agissent à même la peau comme des broderies, une autre pratique importante de l’artiste. La délicatesse de ces dessins souligne l’érotisme de ces photographies et voile la brutalité du démembrement infligé à ces corps.

La série « Mes Trophées » évoque le tatouage autant que des pratiques de sorcellerie ; l’artiste se souvient s’être inspirée de manuels de chiromancie et d’images de piété, avec la volonté de créer des œuvres précieuses rappelant les parures religieuses.
Elle ajoute : « Dans la religion catholique, il y a une tradition d’ex-voto, ce sont des offrandes populaires faites d’une petite plaque argentée accrochée dans les églises comme demande ou remerciement pour une guérison, ce sont toujours des représentations de parties du corps humain en souffrance. Cette pratique m’a beaucoup influencée, mais chez moi les fragments de corps sont amoureux, organisés en une sorte de géographie sentimentale. »

Infos œuvre : Annette Messager, Mes trophées de la série Mes trophées, 1987. Techniques mixtes sur photographie noir et blanc, 91 x 174 cm, Collection Frac, Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine © Adagp, Paris, 2025. Crédit photo : Frédérique Avril

Martha Wilson, « Posturing: Age Transformation », 1973. Crédit photo : Richards Jarden. Collection Frac Sud - Cité de l’art contemporain, 2024.
Martha Wilson, « Posturing: Age Transformation », 1973. Crédit photo : Richards Jarden. Collection Frac Sud – Cité de l’art contemporain, 2024.

FRAC SUD-CITÉ DE L’ART CONTEMPORAIN

Posturing : Age Transformation par Martha Wilson

L’œuvre « Posturing : Age Transformation » a intégré l’année dernière la collection du Frac Sud – Cité de l’art contemporain à Marseille à la suite de son exposition monographique « Invisible – Works on Aging 19722022 » en 2023-2024.

Personnalité singulière dans l’histoire de l’art américain depuis le début des années 1970, Martha Wilson est l’une des premières artistes à faire usage de son corps. Sur cette photographie, l’artiste âgée de 25 ans, incarne une femme d’une cinquantaine d’années qui tenterait de paraître plus jeune de vingt-cinq ans.

Mêlant autodérision et discours engagé, Martha Wilson place la question de la représentation du corps et de la construction identitaire au cœur de ses recherches ; et fait une critique acerbe des canons de beauté et de la vision dégradée de la société envers les femmes âgées voire invisibilisées.
« J’ai produit des œuvres qui m’effraient, en explorant des sujets que la plupart des gens préfèrent éviter. Le fait de vieillir compte parmi ceux-ci, en particulier pour les femmes. »

Oroma Elewa, Tom Relax n°5, We Both Know, 2022. Diptyque photographique noir et blanc, 172 x 222 x 3 cm. Collection du FRAC Champagne-Ardenne
Oroma Elewa, Tom Relax n°5, We Both Know, 2022. Diptyque photographique noir et blanc, 172 x 222 x 3 cm. Collection du FRAC Champagne-Ardenne

FRAC CHAMPAGNE-ARDENNE

« Tom Relax n°5, We Both Know » par Oroma Elewa

Cette pièce, créée en 2021, est issue de la série de performances « Area Babes & Ashawo Superstars » débutée en 2019. Celle-ci « met en scène les conversations d’une bande de femmes, toutes avatars de l’artiste. Leurs propos éhontés ainsi que leurs expressions corporelles, participent d’une satire sociale qui explore la féminité africaine contemporaine et ses rapports avec le sexe (opposé), la classe et le pouvoir » (Sandrine Honliasso, extrait du texte de l’exposition Corporate Ashawo d’Oroma Elewa à la Galerie In Situ, Fabienne Leclerc en 2023).

Originaire du Nigeria, Oroma Elewa est une artiste visuelle et performeuse américaine qui explore dans son travail les multiples facettes de l’identité, du langage et de l’autoreprésentation. Elle travaille sur les constructions socioculturelles qui informent l’identité cosmopolite africaine.

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