Le FRAC Bourgogne est né le 9 septembre 1982 et avec lui le besoin de constituer une collection d’œuvres contemporaines. Le premier comité technique d’acquisition s’est réuni en 1983 et l’histoire de cette collection débute en 1984 avec l’acquisition d’œuvres de seize artistes français et internationaux, parmi lesquels Christian Boltanski, Bertrand Lavier, Michel Verjux, Gloria Friedmann, Tony Cragg, Gerhard Richter, Gottfried Honegger ou Richard Long.
Les dernières œuvres acquises, notamment de Lola Gonzàlez, Laure Prouvost, Mika Rottenberg, Louise Sartor, Ashley Hans Scheirl ou Martha Wilson poursuivent l’écriture de cette histoire.
En 1986, le FRAC Bourgogne est l’un des premiers FRAC à avoir un espace d’exposition spécifique, à revendiquer la nécessité d’avoir ses propres murs pour accomplir ses missions de diffusion et de transmission. En 2013, il s’est offert un nouvel espace permanent d’exposition, « Les Bains du Nord ». Cet espace situé dans le coeur historique de Dijon, comprend un espace principal et une ancienne boutique réhabilitée en lieu d’accueil d’œuvres et de résidences d’artistes.
Les expositions présentées aux Bains du Nord sont pour l’essentiel des propositions de lecture ou de relecture de la collection du FRAC Bourgogne, mais la programmation s’ouvre aussi à des propositions artistiques entrant en résonance avec la collection du FRAC, ainsi qu’à la scène artistique locale. Les Bains du Nord sont le lieu d’une médiation active et participative pour petits et grands.
En complément des Bains du Nord, le FRAC Bourgogne s’est doté en 2015 d’une nouvelle réserve lui permettant d’accueillir l’ensemble de sa collection dans des conditions optimales.
Le FRAC Bourgogne n’est pas attaché à un lieu unique de diffusion, mais au nomadisme de sa collection et à sa «valeur d’usage» pour la diffusion et la transmission, en région, dans l’Hexagone et hors de celui-ci. Des expositions sont organisées dans une multiplicité de lieux partenaires en région permettant une diffusion accrue de sa collection et d’investir des lieux non dévolus à l’art contemporain pour une offre élargie auprès de publics diversifiés.
Le FRAC Bourgogne continue aujourd’hui son développement avec un nouveau projet artistique et culturel interrogeant «le récit et ses formes».
Ce projet artistique et culturel peut être résumé par les mots suivants : image et représentation, narrations et fictions. Le projet artistique et culturel du FRAC Bourgogne interroge les formes du récit avec un axe fort sur l’image fixe et l’image en mouvement, et un intérêt particulier pour les artistes chez qui la vidéo est la matrice du travail.
Historienne de l’art, commissaire d’expositions, chargée de cours à l’université de Bourgogne de 2001 à 2017, auparavant coordinatrice générale auprès de Yan Pei-Ming, Astrid Handa-Gagnard a un parcours et des activités polymorphes et engagées. En tant que directrice du FRAC Bourgogne depuis fin 2012, elle contribue à l’enrichissement de sa collection et à son ouverture vers le public et les autres acteurs culturels.
Elina Brotherus travaille l’image et le récit sous la forme de photographies et de vidéos.
De la Finlande à la France, son travail alterne depuis les années 1990 entre l’autobiographie, l’autofiction et les références à l’histoire de l’art, en particulier à celle de la peinture et plus récemment à celle de la performance. Les paysages et la figure humaine cohabitent dans des compositions visuelles qui sont, pour l’artiste, un terrain d’expérimentation.
La représentation de soi et la composition des images sont la clé de voûte de son oeuvre. Cette exposition personnelle d’Elina Brotherus emprunte son titre à l’une des séries de vidéos et de photographies débutée par l’artiste en 2016. À partir de ce moment, l’artiste aborde la thématique des règles du jeu, revisitant avec humour et légèreté des performances historiques en photographie et en vidéo, principalement celles du mouvement Fluxus. Cependant, loin d’être de simples traces ou témoignages, les photographies et les vidéos d’Elina Brotherus sont une forme d’expression artistique à part entière, elles ne sont pas la documentation de ses performances. Elles sont résolument exigeantes dans leur composition et marquées par leur qualité photographique.
Elina Brotherus décide d’utiliser des instructions données par d’autres artistes comme point de départ de son travail. Elle emploie notamment les consignes des "event scores" des artistes Fluxus, les propositions de la liste de "Art Ideas" de John Baldessari et des "One Minute Sculptures" d’Erwin Wurm, interrogeant les notions d’interprétation et de réinterprétation. Ces trois sources de règles du jeu sont présentées dans cette exposition, accompagnées d’autoportraits de l’artiste.
Alors que l’artiste se met généralement en scène seule, dans "les Règles du jeu",
les "event scores" servent d’instructions pour de courtes improvisations qu’Elina Brotherus joue avec la chorégraphe Vera Nevanlinna. Les "One Minute Sculptures" sont, aussi pour certaines d’entre elles, créées avec un second interprète, en l’occurrence, l’artiste Erwin Wurm.
Le jeu est synonyme d’amusement, mais il est déterminé par trois paramètres : la situation de départ, le but à atteindre et les règles. Tout en étant léger, l’amusement est sérieux, mais Elina Brotherus démontre que le respect des règles du jeu n’interdit ni l’inventivité, ni la liberté.
_____
Née en 1972 à Helsinki, Elina Brotherus vit et travaille à Helsinki et à Avallon dans l’Yonne. Elle expose internationalement
depuis 1997. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques, notamment dans celles du Centre
national des arts plastiques, du Musée national d’art moderne — Centre Pompidou, du musée d’art moderne et contemporain
de Strasbourg, du MAC VAL, des FRAC Alsace, Normandie Rouen et Provence-Alpes-Côte d’Azur, et ont fait l’objet
de plusieurs publications. Son travail a été récompensé par plusieurs prix comme le Finnish State Prize for Photography
en 2008 et le Prix Niépce en 2005. Les règles du jeu d’Elina Brotherus rejoignent la collection du FRAC Bourgogne en 2022.
Exposition au lycée Etienne-Jules Marey de Beaune
avec des œuvres de la collection du FRAC Bourgogne de : Philippe DE GOBERT, Philippe RAMETTE, MAN RAY, Erwin WURM, John HILLIARD, Eduardo SRUR, Dominique GHESQUIÈRE et Mathieu MERCIER
« À travers notre exposition GARDER LES PIEDS SUR TERRE, nous avons effacé les frontières, la réalité et le rêve se mêlent, indissociables de la réflexion sociale et artistique qui sont des piliers de notre projet. Ce dernier est le reflet du travail de nombreux artistes qui, autant par leurs techniques que par le message de leurs œuvres, nous permettent de sortir du cadre et de poser un regard différent sur les choses. Ils prônent, à travers leur art, une libération totale du corps et de l’esprit, qui va de pair avec celle de leurs créations, mettant ainsi en lumière un processus d’émancipation. »
Texte de Noémie Compagnon, élève du lycée Marey de Beaune et co-commissaire de l'exposition
Mimosa ECHARD, "Sisters", 2020
sculpture
Espace d'exposition « Les Bains du Nord »
16 rue Quentin
21000 Dijon
Administration
41 rue des Ateliers
21000 Dijon
administration@frac-bourgogne.org
T+33 (0)3 80 67 18 18