La collection du FRAC Auvergne, aujourd’hui riche de près de 1000 œuvres, est clairement identifiée au niveau national pour son identité picturale et la singularité de ses choix, comme le démontrent des acquisitions significatives faites ces dernières années : David Claerbout, Ed Paschke, Miryam Haddad, David Lynch, Ron Gorchov, Frank Stella, Caroline Achaintre, Clément Cogitore, Agnès Geoffray, Gregory Crewdson…
Chaque année, le FRAC Auvergne conçoit 4 expositions dans ses murs et 20 expositions déployées sur l’ensemble du territoire régional, tant dans les établissements scolaires que dans le cadre de partenariats pérennes avec des institutions telles que le musée Crozatier au Puy-en-Velay, la Halle aux Bleds à St-Flour, le musée d’art et d’archéologie d’Aurillac… En 2019, les projets du FRAC Auvergne ont réuni 138 000 visiteurs, dont près de 25 000 scolaires de la maternelle aux études supérieures, qui profitent chaque année de visites guidées, d’ateliers de pratique artistique, de conférences d’initiation à l’art contemporain…
Afin de faciliter l’accès de ses expositions au plus grand nombre, le FRAC Auvergne a fait le choix d’une politique de gratuité (entrée d’exposition, visites guidées) et de vente à prix coûtant de ses catalogues d’exposition, rendue possible grâce au soutien de ses partenaires institutionnels et d’un club de mécènes réunissant une quinzaine d’entreprises auvergnates dont la Fondation d’Entreprise Michelin et les Laboratoires Théa, grands mécènes du FRAC Auvergne.
Les photographies de Dirk Braeckman sont des vibrations de tons délicatement contenus entre la noirceur absolue d’un poudroiement charbonneux et la blancheur irradiante d’éclats de lampes, de rayons solaires ou d’éblouissements de flashs pulsés. Des noirs les plus opaques aux blancs les plus stridents, la granulosité de la lumière neutralisée par le gris ou par l’extinction crépusculaire de la couleur fait reposer les détails du monde sur une surface d’une matité totale.
Sur un plan strictement technique, ces photographies sont photographiques, c’est indéniable, mais elles s’échappent pourtant du genre et s’imprègnent d’une intonation qui est celle de la peinture. Dirk Braeckman a d’abord été peintre, et cette pratique initiale fut déterminante dans la manière dont la photographie devint ensuite le catalyseur d’un regard de peintre. L’art de Dirk Braeckman ne produit pas d’images car les images n’ont aucune surface, contrairement à ses œuvres dont la granulation importe autant qu’importe la touche d’un peintre.
Une peinture est d’abord le récit d’un regard. Ce que nous voyons des œuvres de Dirk Braeckman n’est pas la prise de vue initiale mais un regard particulier sur le monde où les choses sont appréhendées dans une relation constante avec la remémoration. Ce qui est montré est ce qui a été vu puis, partiellement, voire totalement, oublié. L’acte photographique ne constitue qu’un premier geste de captation destiné à être archivé, parfois durant des années, avant qu’une image ne soit exhumée, comme on exhume un souvenir ancien. L’image est prise, laissée, puis reprise, redécouverte, parfois reprisée, rephotographiée, recadrée ou étalonnée selon une lumière différente – comme se refabriquent nos souvenirs lorsque nous les appelons à nous, dans une authenticité vacillante, voilée par le trouble grisâtre d’une mémoire incertaine.
Il ne s’agit donc pas de rendre compte d’un instant vécu, il ne s’agit pas de produire des instantanés, mais de produire le récit d’un regard, de restituer la façon dont le souvenir d’un lieu sédimente jusqu’à n’être plus un souvenir mais un tableau en soi, un monde refermé sur lui-même se livrant rétrospectivement dans son instabilité, dans son évanescence, dans le léger flottement d’une lumière grise dont les tons demeurent impossibles à fixer dans la mémoire.
Frac Auvergne
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