Comment appréhender l’espace dans un monde en perpétuelle transformation et qui, depuis la pandémie, voit ses repères bouleversés ? Les artistes présentés dans l’exposition explorent la matérialité de cet entre-deux invisible. Ils nous offrent de nouveaux espaces à découvrir à travers les peintures, installations et interventions in situ, dessins, objets et nouveaux médias.
L’espace qui nous entoure est invisible, apparemment un néant que nous ne pouvons pas saisir. Néanmoins, nous le percevons consciemment et inconsciemment, car il détermine notre relation avec notre environnement et nos semblables. Il nous situe et nous permet de ressentir l’autre à travers notre corps et nos mouvements. Sa nature reste, aujourd’hui encore, énigmatique. Il est multidimensionnel, parfois virtuel, à la fois matière et énergie.
La situation actuelle a modifié notre perception de l’espace. Nous augmentons la distance physique entre nous et nos proches et réduisons en même temps les distances géographiques que nous parcourons. Les lieux publics et collectifs sont soumis à de fortes restrictions, alors que les espaces privés et virtuels deviennent prévalents. Nous avons pris conscience de l’espace entre nous – dans sa vulnérabilité mais aussi pour sa capacité à nous fournir de nouveaux repères.
Les artistes de l’exposition Entre nous nous invitent à penser l’espace sous différents angles et perspectives. Michel Winterberg décrit notre relation à la Terre comme un habitat en danger, tandis que Marie Lienhard expérimente la matérialité de notre univers en défiant les lois de la gravité. De son côté, Ildiko Csapo utilise un vocabulaire géométrique à la limite des sciences mathématiques, pour créer des espaces esthétiques et complexes. Mariejon de Jong-Buijs libère la peinture de sa condition murale, la présente sous forme d’objets en trois dimensions, dépositaires de ses souvenirs. Certains artistes investissent notre environnement et l’exposition comme un lieu propre à la communication, tel Tae Gon Kim qui développe des dispositifs interactifs, modifiant ainsi notre perception et permettant d’échanger sans paroles. Sophie Innmann matérialise nos rencontres et les rend visibles en les retraçant au sol. Enfin, Cynthia Montier et Mathieu Tremblin s’emparent des lieux oubliés et méconnus de Sélestat et nous convient à redécouvrir l’espace urbain.
Entre Nous est la deuxième édition du format d’exposition Transmergence qui donne à voir la scène artistique régionale transfrontalière tout en questionnant sa définition et ses limites. Elle s’inscrit dans le cadre de la manifestation Regionale 21, une coopération de 19 institutions de trois pays (CH, D, F) qui chaque année, présentent les positions artistiques de la région rhénane.
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