Romana Schmalisch et Robert Schlicht, La Chorégraphie des marchandises

Aujourd’hui, 80 % des marchandises internationales sont transportées dans des conteneurs. Certaines à de multiples reprises, certaines seulement en pièces détachées, allant et venant entre les continents. Des iPhones de Chine, des baskets de Tunisie, des t-shirts du Bangladesh, des canards en plastique de Malaisie... Mais bien qu’il soit le fondement de la société mondialisée telle que nous la connaissons, le conteneur lui-même reste pratiquement invisible. Dans le même temps, l’image du conteneur est devenue emblématique de la mondialisation.

La Chorégraphie des marchandises examine la tension entre la visibilité et l’invisibilité non seulement du conteneur, mais aussi, par extension, de la société en général. En effet, que révèle l’image d’un bureau, d’une usine, d’un entrepôt ou d’un conteneur sur les relations sociales en jeu ?
Ces images ne saisissent que la surface des choses ; dans le cas du conteneur, il ne s’agit littéralement que de ses tôles d’acier, qui cachent les marchandises qu’il contient, mais plus encore les relations socio-économiques dans lesquelles il est impliqué, voire qu’il permet de nouer.

La Chorégraphie des marchandises présente ainsi une installation vidéo multicanal qui met en relation et juxtapose les opérations sur les porte-conteneurs, dans les ports et les centres de distribution, le pilotage des navires, l’organisation et la modélisation des flux de navires et de conteneurs, l’histoire du commerce, la réification des relations sociales, la simulation des opérations, la fétichisation des objets et la mystification de la société, afin de créer une image du conteneur en tant qu’objet pivot de l’économie mondiale d’aujourd’hui.

L’exposition La Chorégraphie des marchandises s’inscrit dans À la pêche à l’épave, un projet cinématographique et de recherche scientifique né d’une résidence des artistes Robert Schlicht et Romana Schmalisch au Frac Sud en 2021 en coopération avec le Goethe-Institut Marseille.

• Romana Schmalisch et Robert Schlicht