Île de mille parts, remix
Exposition collective
Le FRAC RÉUNION est heureux de vous annoncer sa réouverture temporaire avant travaux à l'occasion de l'exposition Île de mille parts dans nos murs.
Montrée à la Villa de la Région dans le cadre de la commémoration des 360 ans du peuplement de l'île de La Réunion, l'exposition s'enrichit de plusieurs œuvres et agrège aussi de nouveaux artistes de la collection du FRAC RÉUNION. Cette version augmentée continue de servir une réflexion sur le carrefour des civilisations qui s'opère sur le territoire réunionnais. L'exposition convoque le récit de ces peuplements et distille une iconographie singulière : celle des rencontres, des hybridations, du collectif et du singulier, de ce qui lie et de ce qui sépare — mais de ce qui fait toujours société.
Île de mille parts, remix propose une traversée métaphorique de l’histoire réunionnaise depuis sa genèse. Son titre emprunté au poète Alain Lorraine, vise à considérer le récit du peuplement de l’île en dehors des cadres historiques à partir des images qui peuplent notre imaginaire et au travers des œuvres contemporaines. Ici, le paysage est l’histoire.
Les œuvres dessinent une trame narrative non figée et incomplète, soit une scène ouverte qui permet d’aborder certains traits essentiels du peuplement de l’île, qui fut à la fois une terre vierge, une terre d’escale, une terre d’exil, une terre de conquête, une terre de lutte et d’esclavage, une terre de métissage. Cette sélection questionne ainsi le maillage complexe de la construction de l’île, un territoire où s’opère la rencontre des mondes, rencontre qui tient du miracle pour les uns, de la violence de l’histoire coloniale pour d’autres, ou encore du choc amnésique. Le projet d’exposition soulève en filigrane ces différentes problématiques et héritages inhérents à l’épopée réunionnaise, une grande histoire constituée de mille parts, riche de tout ce que la mer nous a laissé.
Diana Madeleine (novembre 2023)
Maurine Aubert
Maurine Aubert est née en 1998 à La Réunion, où elle vit et travaille. Formée à l'École Supérieure d'Art de La Réunion, elle a obtenu son DNSEP en 2023. De 2021 à 2022, elle a également étudié à l'Accademia di Belle Arti de Palerme en Sicile, où elle a développé son savoir-faire technique dans divers domaines tels que le dessin et la gravure. L’élément végétal qu'elle adopte dans sa pratique comme relique du vivant devient un objet d'expérimentation qu'elle explore sous toutes les formes (volume, installation, dessin, peinture) pour donner corps à des notions telles que la mémoire, la disparition, l’oubli et la transmission.
Sammy Baloji
Originaire de la ville de Lubumbashi où il est né en 1978, Sammy Baloji est titulaire d’un diplôme de Lettres et vit entre Bruxelles et Lubumbashi. Il s’est d’abord consacré à la bande dessinée puis à la photographie et à la vidéo. En 2007, son travail Mémoire (2004-2006) sur la ville minière du Lisaki et présenté à Photoquai est remarqué et lui ouvre les portes des événements internationaux (Documenta de Cassel, Biennale de Venise). En véritable militant dans un pays hautement surveillé où l’acte de photographier était jusqu’à peu répréhensible, il raconte la convoitise suscitée par cette région et milite pour la diffusion des projets artistiques qui constituent une manière de raconter l’histoire du Congo. Sammy Baloji est co-fondateur des Rencontres Picha, la biennale de photographie et de vidéo à Lubumbashi.
Stéphanie Brossard
Originaire de La Réunion, Stéphanie Brossard est née au Port en 1992. Elle explore à travers ses installations, photographies, vidéos et performances les pulsions du monde. En imaginant le chaos comme un élan positif, d’où de nouvelles possibilités émergent, l’artiste expose les limites et les contradictions d’une histoire à la fois singulière et commune. Les préoccupations de l’artiste passent souvent par le prisme des perturbations naturelles. Mobilité, frontière, créolisation sont mises en relation avec les mouvements du monde, séismes, éruptions, cyclones ou autres aléas climatiques et géologiques. En 2021, ses œuvres ont été exposées à La Collection Lambert (Avignon) dans le cadre d’une exposition monographique intitulée L’intraitable beauté de nos vies sauvage #2(Commissariat : Stéphane Ibars).
Cathy Cancade
Artiste, médiatrice et curatrice indépendante, Cathy Cancade développe une œuvre polymorphe qui entremêle dans un aller-retour créations artistiques, rencontres et expositions. Chaque discipline, dans sa singularité, participe à un enrichissement transversal. Sa démarche s’inscrit dans le contexte de La Réunion et tisse des liens avec le reste du monde. La marche et le voyage en sont les deux axes majeurs. Pour l’artiste, son travail revient à « explorer les plis et les replis des territoires décentrés à la rencontre de l’extraordinaire ordinaire de la vie quotidienne*. De ses pérégrinations, elle rapporte des récits, des images ou des objets qui sont autant d’évocations du monde qui, mis en superposition, participent au dévoilement de nouveaux savoirs. »
* Georges PEREC, L’infra-ordinaire, Ed. Seuil, Paris, 1989.
Sonia Charbonneau
Sonia Charbonneau a sauté la mer en 2012 pour y faire des études d’art à Montpellier, puis à Bordeaux. La société française lui tend un miroir : celui du sexisme, du racisme, de l’exotisme, de l’altérité. Sauter la mer lui a cependant permis de comprendre un attachement indéfectible avec un territoire, La Réunion. Le retour vers une île idéalisée par la distance est plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé. L’artiste poursuit alors ses études à l’école d’art de la ville du Port. Elle découvre une littérature et des scènes artistiques proches de ses préoccupations. Au fil des œuvres, elle affirme une pensée créole, une langue, une histoire, une mémoire, un corps. Son corps est son outil principal, le filtre, l’émetteur et le récepteur. Sonia Charbonneau marche et court. Elle traverse les paysages de La Réunion pour les comprendre, pour se situer. Par la confrontation physique et directe, elle se met à l’épreuve d’un lieu et de son histoire. Julie Crenn (Wanderlust, 2020)
Sonia Charbonneau (née en 1989 à Sainte-Clotilde) vit et travaille à La Réunion où elle a obtenu son DNSEP en 2017.
Edith Dekyndt
Née en 1960 à Ypres en Belgique, Edith Dekyndt travaille actuellement à Bruxelles et Berlin. Dès le début de sa pratique à la fin des années 1980, elle témoigne d’un goût prononcé pour les expériences liées à la chimie et à la physique. En 1987, grâce à une bourse de recherche, elle part en Italie travailler sur Piero Della Francesca et s’intéresse aux travaux sur la physique de la lumière et la perspective géométrique de ce peintre du Quattrocento. Ce voyage constituera un tournant pour la production de ses travaux artistiques. Évoluant entre art et science, Edith Dekyndt place l’expérience au cœur de son œuvre, ainsi le processus prime sur la forme finie. En 1999, elle crée un collectif appelé « Universal Research of Subjectivity», ce laboratoire artistique donne forme à une quantité de tentatives mélangeant l’univers du quotidien à celui de la recherche. De toutes petites choses comme une cartouche d’encre, une brique de lait ou encore l’eau savonneuse, deviennent alors entre les mains de l’artiste le prétexte à des essais physiques. La vidéo est un outil de prédilection qui va lui permettre de capturer un évènement fugace et de rendre perceptible un phénomène invisible. Edith Dekyndt est représentée par la Galerie Les Filles du Calvaire à Paris.
Anne Fontaine
Après deux ans d’études à l’École Supérieure d’Art de La Réunion, Anne Fontaine obtient son DNSEP à l’École Supérieure d’Art de Valenciennes en 2006. Elle enseigne quelques années plus tard le Web Design à Barcelone, puis part pour un périple d’un an en Amérique du Sud, qui influencera grandement son regard sur le paysage. De retour à La Réunion en 2012, elle développe sa production plastique et participe à différentes expositions et résidences sur le territoire. En parallèle, elle crée des scénographies et vidéos pour des compagnies de spectacle, et travaille en tant que graphiste et web-designer pour différentes structures. Elle rejoint le collectif d’artistes La Box en 2016. En 2021, elle ouvre le laboratoire Cueillir pour développer un travail collectif autour du geste de la cueillette aussi bien dans le champs de l’art que dans les champs de l’agriculture, l’architecture, la botanique, l’artisanat, l’écriture, la biologie.
Thierry Fontaine
Né en 1969 à Saint-Pierre (La Réunion), Thierry Fontaine vit actuellement à Paris. Diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1992, il est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1999. Il a également enseigné la photographie à l’École Supérieure d’art de La Réunion. Les années 2000 marquent un tournant dans sa trajectoire artistique qui évolue de la sculpture à d’autres médiums, la photographie ou encore l’installation. Aujourd’hui, son œuvre est principalement photographique et ses recherches interrogent les notions d’identité, de déplacements et d’échanges, en mettant en scène des individus ou des objets. Ses images, par leur composition, l’utilisation d’objets signifiants et l’enregistrement d’actions, soulèvent des questionnements identitaires et existentiels.
Philippe Gaubert
Depuis les années 1990, Philippe Gaubert est engagé dans une pratique de photographie documentaire menée en Afrique, en Europe et dans l’océan Indien. Installé à La Réunion en 1990 et diplômé de l’École des Beaux-arts de La Réunion, il s’est formé auprès des photographes de l’association BKL (Bernard, Kugel, Lesaing) et à l’agence Magnum (1999). En 1998, il a ouvert un studio de photographie publicitaire à Antananarivo où il a vécu pendant longtemps. Puis, en 2004, il a intégré l’agence de presse photographique « L’œil du Sud » et s’est installé en Corse. Enfin, depuis 2013, il se consacre à la réalisation de films documentaires comme Être Vahaza tourné à Madagascar (2017). Il vit actuellement entre Madagascar, La Corse et La Réunion.
François Giraud
Peintre né à La Réunion en 1964, François Giraud s’est formé à l’École des Beaux-arts de Rennes. Il fait partie, avec Mario Cappone, Thierry Fontaine et Alain Noël, de la première génération d’artistes réunionnais à faire le chemin du retour sur l’île après une formation en France continentale. La palette du peintre aux tons extrêmement raffinés se module du noir au presque blanc en passant par le bleu de Prusse. Sa peinture à la fois liquide et opaque, fugitive et immuable, relève de la musique comme du paysage, une peinture de sensations.
Esther Hoareau
Née à Saint-Pierre, Esther Hoareau est diplômée de l’ENSA de Dijon après un parcours à l’Ecole des Beaux-Arts de La Réunion et l’Université d’Art de Nagoya au Japon. Elle vit et travaille à La Réunion. Ses œuvres ont été exposées au Japon, en Islande, à Bruxelles, à Paris, à Dijon, à Toulouse, à Chalon-sur-Saône, à Tours, à Bourges, à Marseille, à La Réunion, à l’île Maurice et à Johannesburg. Son travail appartient aux collections du CNAP, du FRAC RÉUNION, de la Région Réunion, du Musée de la Photographie Nicéphore Nièpce, de la Ville de Saint-Pierre, de l’Artothèque de La Réunion, ainsi qu'à différentes collections privées.
Christian Jalma (dit Pink Floyd)
Christian Jalma (dit Pink Floyd) est un conteur, un passeur d’histoires. Depuis les années 1980, il déploie par l’oralité, la musique et l’écriture (théâtre, poésie, nouvelle), une pensée complexe qui maille mythologie, philosophie, histoire, sociologie, littérature, étymologie et bien d’autres domaines. « Je ne suis pas historien MAIS je suis historien de ma VIE. Je ne suis pas archéologue MAIS je suis archéologue des traces de mon VÉCU. » Une pensée fragmentée à travers laquelle il raconte l’histoire, l’actualité et le futur de la société réunionnaise.
Gabrielle Manglou
Née à La Réunion en 1971, Gabrielle Manglou a étudié à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier et de Marseille. Elle vit et travaille actuellement en Bretagne et expose régulièrement son travail depuis 2008. Si la pratique du dessin est au cœur de sa production depuis ses débuts, son œuvre s’est déployé dans une approche multiformelle mêlant dessins, photographies, volumes, pour interroger, par des phénomènes d’assemblage notre rapport aux images du passé ou plus globalement à l’histoire. Son exposition monographique Amarrer à l’ombre, a été montré à La Citadelle, La Criée en 2021.
Mohana Pajaniaye
Mohanna Pajaniaye est une artiste vidéaste diplômée de l’ESA Réunion en 2021. Influencée par les rites hindous qui ont rythmé son enfance, l’artiste développe des gestes et une narration spéculative des origines du monde. Dans son langage, la danse des éléments naturels, comme l’eau, la terre, le feu ou encore les fleurs, invite à la contemplation, voire à une forme de méditation tant son monde est un univers de sensation et de rythmes infinis qui se font l’écho du mouvement des étoiles.
Tatiana Patchama
Tatiana Patchama est artiste, scénographe et créatrice. Diplômée de l’École Supérieure d’Art de La Réunion et d’un master en hypermédia création et éditions numériques de l’Université de Paris 8, elle créé en 2014 l’atelier Ti-Pi, un lieu de vie et un espace de création qui s’articule autour du jardin. Son œuvre met en évidence un rapport constant à la nature et une observation fine de son environnement. Sa pratique comprend à la fois la récolte, l’assemblage et la conception d’espace, mais relève surtout d’une attitude plus globale d’écoute sensible des formes et des intelligences de vie.
Sayed Haider Raza
Figure majeure de la modernité artistique, le peintre indien Sayed Haider Raza (1922-2016) est né à Barbariya dans un village forestier du centre de l’Inde. Sayed Raza s’est imprégné de la nature très tôt et cette relation particulière aux épaisses forêts et aux eaux sauvages de La Narmada est à l’origine d’une pratique assidue du paysage en peinture. Il fait partie des fondateurs du Progressive Artist Group qui revendiquait une modernité indienne. Son parcours est jalonné de différentes formations dans les écoles d’art indiennes mais aussi en France (École des beaux-arts de Nagour et JJ School of art de Bombay, École des Beaux-arts de Paris). Son expérience parisienne l’a incité à formaliser une approche abstraite et non conventionnelle du paysage avec l’élaboration d’un vocabulaire plastique articulant la répétition de formes élémentaires et une palette de couleur très chargée.
Jayce Salez
Artiste plasticien diplômé de l’ESA Réunion, Jayce Salez est également graphiste indépendant. Il est né au Port en 1994 et travaille depuis 2015 à l’application de protocoles issus d’autres disciplines comme la cartographie, l’architecture et l’astronomie pour en détourner les usages. De ces processus rigoureux résultent des œuvres parfois absurdes, drôles ou poétiques. Il s’agit pour le plasticien de prétextes à l’exploration du monde, aussi bien à travers des déplacements dans l’espace que par la projection de l’imaginaire et d’expériences personnelles. Il questionne notamment la dimension géographique de l'identité : le rapport au territoire, les sentiments d'appartenance...
Philippe Turpin
Artiste graveur, Philippe Turpin (né en 1957 à Ankadinondry, Madagascar) découvre la gravure en 1978 lors d’un stage auprès de Claude Groschêne au Musée Léon Dierx. Autodidacte en gravure comme en sculpture, il vit à Cilaos depuis son enfance et y a installé son atelier dans lequel il développe un amour du métier et du site. C’est d’ailleurs Cilaos qu’il commence à graver dans les années 80 en rendant hommage à la montagne qui l’accueille. Il a publié plusieurs albums dont Arbres en 1995, Voile de Mascareignes en 1998 et Album de La Réunion en 2004.
Wilhiam Zitte
Figure pionnière de l’art contemporain à La Réunion, Wilhiam Zitte (1955, Saint-Benoît-2018, Plaine des Palmistes) est un artiste militant en faveur de la reconnaissance de l’identité réunionnaise. Comme sortie des méandres de la mémoire, les portraits représentés par Wilhiam Zitte surgissent de l’obscurité révélant des figures de kaf.rines anonymes, hommes et femmes de l’ombre. Sa pratique artistique est traversée par le rapport aux ancêtres, l’intérêt pour le patrimoine et les arts dits populaires et le leitmotiv « Kaf lé zoli », l’équivalent en créole du slogan « Black is beautiful », soit un projet qui visait à restaurer l’image du noir, absente des représentations à La Réunion.
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