Acquisition récente

Dalila Mahdjoub

Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, Dalila Mahdjoub a une pratique pluridisciplinaire qui s’appuie sur la collecte et la mise en lumière d’archives personnelles, privées ou publiques, rendant compte des histoires communes entre l’Algérie et la France. Le graphisme, les assemblages, la vidéo et le dessin vectoriel, les interventions urbaines et l’écriture font partie de ses modes d’expression privilégiés. Ses travaux participatifs et dans l’espace public ont principalement eu lieu à Marseille, Lyon et Montbéliard, mais aussi en Palestine. Ses textes critiques sont publiés dans des journaux internationaux et ses collaborations avec Christine Breton et Martine Derain paraissent aux Éditions Commune. Son travail, que l’on peut qualifier d’engagé, a été présenté au Musée National de l’Histoire de l’Immigration de Paris, au Mucem et à la compagnie à Marseille, au Musée d’art et d’histoire de la ville de Genève.

Mise à l’Honneur #0, 2008 OEuvre textile, étiquettes «made in» cousues, carte de médaillé d’Honneur du travail du père de l’artiste, peinture textile noire, fil noir, 250 x 250 cm OEuvre unique
Mise à l’Honneur #0, 2008 OEuvre textile, étiquettes «made in» cousues, carte de médaillé d’Honneur du travail du père de l’artiste, peinture textile noire, fil noir, 250 x 250 cm OEuvre unique
2022
Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

Mise à l’Honneur #0, 2008,
Œuvre textile, étiquettes « made in » cousues, carte de médaille d’Honneur du travail du père de l’artiste,
peinture textile noire, fil noir, 250 x 250 cm, Œuvre unique ;

Pour réaliser cette tenture à la fois politique et personnelle, Dalila Mahdjoub a d’abord collecté quelques milliers d’étiquettes de vêtements issus du prêt-à-porter.Attentive au déséquilibre très parlant des termes qui pointent la fabrication manuelle dans un pays lointain (made in…) et la conception intellectuelle ou esthétique émanant du monde occidental (designed in…), l’artiste surligne ces expressions qui peuvent paraître anodines, mais inscrivent une hiérarchie typique au sein d’un monde commercialement globalisé.

Pour réaliser cette tenture à la fois politique et personnelle, Dalila Mahdjoub a d’abord collecté quelques milliers d’étiquettes de vêtements issus du prêt-à-porter.Attentive au déséquilibre très parlant des termes qui pointent la fabrication manuelle dans un pays lointain (made in…) et la conception intellectuelle ou esthétique émanant du monde occidental (designed in…), l’artiste surligne ces expressions qui peuvent paraître anodines, mais inscrivent une hiérarchie typique au sein d’un monde commercialement globalisé. L’industrie du textile est un des domaines d’activités du système capitaliste
où l’exploitation outrancière est souvent à son comble. Dans Mise à l’honneur #0, Mahdjoub assemble ces petites preuves tangibles par la peinture et la couture et y intègre un objet chargé de son histoire familiale et de l’industrie automobile. Son père, originaire de Rass-el-Oued (Algérie), s’est installé à Montbéliard dans les années 1950 et a travaillé toute sa carrière au service de l’entreprise Peugeot. Sa carte de « médaillé d’honneur du travail », papier officiel qu’il considérait comme un trésor de reconnaissance, devient un élément constitutif de l’oeuvre et une pièce d’archive. Le poids de l’écrit et des absurdités administratives prend des connotations complexes pour Dalila Mahdjoub qui fait souvent référence au quotidien des personnes racisées ou perçues comme étrangères en France depuis les mouvements migratoires du milieu du XXe siècle jusqu’à nos jours. Elle documente sans relâche les signes de mépris ou d’humanité pour les mettre en exergue et « faire tomber le langage ». Son travail, dont la dimension est fortement sociologique, mais aussi historique, incite à la résistance par rapport aux injustices et en appelle au
respect de l’altérité et de la dignité humaine.

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