Acquisition récente

Béatrice Balcou

Béatrice Balcou Container #07 (Oligomerus Ptilinoides & Carl André), 2020. Collection Frac Franche-Comté
Béatrice Balcou Container #07 (Oligomerus Ptilinoides & Carl André), 2020. Collection Frac Franche-Comté
2021
Collection Frac Franche-Comté

Béatrice Balcou Container #07 (Oligomerus Ptilinoides & Carl André, 2020
Œuvre produite dans le cadre de la résidence au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Marseille).
Verre, insecte
H : 8 cm - Diamètre : 8,9 cm

« [...] Nous voilà̀ face à un corps sans vie. Alors même que nous venons de passer une année à comptabiliser nos morts, côtoyer un cadavre n'en reste pas moins un évènement. L'occultation de la mort dans notre société́ relève avant tout d'une stratégie pour que nous ne prenions pas conscience de l'absurdité́ de la vie. Le cadavre en question est celui d'un insecte. Il est le sujet et la matière principale d'une œuvre conceptuelle de l'artiste Béatrice Balcou. L'art conceptuel est à envisager, selon Jean-Yves Jouannais, "comme une grève, un mouvement social, le blocage avec l'occupation des lieux, des chaines de montage d'une usine de bibelots". L'insecte ainsi exposé "sous verre" a été choisi pour sa provenance et pour son régime alimentaire. Il est la "bête noire" des conservateurs de musées. En effet, il aime à dévorer le bois. Celui qui se présente à vous s'est nourri d'une œuvre d'art. Il en est rempli. Sa croissance résulte de cette absorption. Un véritable saboteur, l'occupant intrusif jugé persona non grata en territoire culturel. Un bouffeur de fétiches, un casseur de rêves, un "croqueur du patrimoine". De quoi est- il donc mort ? Il s'agit très probablement d'un assassinat. Imaginerions-nous avec sérieux qu'il soit mort d'indigestion ? N'aurait-il pas supporté l'ingestion d'un Carl André ? ou de s'être attaqué au corps vieillissant d'une vierge Renaissance ? Il faudrait pratiquer une autopsie qui nous révélerait très certainement que le conservatisme bourgeois est à l'origine du crime et que la qualité́ de l'objet consommé ne rentre pas en ligne de compte. Ainsi, a-t-on jugé sa vie moins importante que la matière inerte qui lui servait d'abri et de garde-manger. Une réserve de nourriture fantasmatique, s'il en est ! (je vous laisse imaginer quelque instants ce que serait votre vie au cœur d'une montagne de parmesan, ou tout autre matière comestible de votre choix...). C'est une lutte pour la vie qu'engage l'insecte au cœur même de l'art. De statut de larve, il s'émancipe en creusant sa galerie, travailleur acharné pour gagner sa liberté́ qu'il trouvera en s'échappant de la matière inerte afin de prendre son envol et, nous l'aurons compris, pour enfin s'accoupler. Il aurait, s'il n'avait été́ vaincu par la haine de la dépense propre à la bourgeoisie, et d'un système qui place la valeur marchande avant toute chose, pu préserver son espèce et jouir de sa vie. Il s'agit bel et bien d'un sacrifice perpétré́ sur l'autel de la Culture. Mais dans ce cas présent l'honneur semble être sauf. Tué pour avoir profané un acte mystique - l'art comme le disait Georges Bataille étant le "dernier refuge du sacré" - voilà le sacrifié, ressuscité, et exposé dans un temple de l'art. Justice est rendue pour celui qui aura passé́ sa vie, tel Sisyphe poussant son rocher, à creuser des galeries […]
Dominique Mathieu (extrait du texte de l’exposition L’usage des richesses, 2020)

Béatrice Balcou Container #19 (Ptinus Hololeucus & Statuette Bena Lulua du Congo), 2020. Collection Frac Franche-Comté.
Béatrice Balcou Container #19 (Ptinus Hololeucus & Statuette Bena Lulua du Congo), 2020. Collection Frac Franche-Comté.
2021
Collection Frac Franche-Comté

Béatrice Balcou Container #19 (Ptinus Hololeucus & Statuette Bena Lulua du Congo), 2020
Œuvre produite dans le cadre de la résidence au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Marseille).
Verre, insecte

H : 16,4 cm - Diamètre : 3,8 cm

« [...] Nous voilà̀ face à un corps sans vie. Alors même que nous venons de passer une année à comptabiliser nos morts, côtoyer un cadavre n'en reste pas moins un évènement. L'occultation de la mort dans notre société́ relève avant tout d'une stratégie pour que nous ne prenions pas conscience de l'absurdité́ de la vie. Le cadavre en question est celui d'un insecte. Il est le sujet et la matière principale d'une œuvre conceptuelle de l'artiste Béatrice Balcou. L'art conceptuel est à envisager, selon Jean-Yves Jouannais, "comme une grève, un mouvement social, le blocage avec l'occupation des lieux, des chaines de montage d'une usine de bibelots". L'insecte ainsi exposé "sous verre" a été choisi pour sa provenance et pour son régime alimentaire. Il est la "bête noire" des conservateurs de musées. En effet, il aime à dévorer le bois. Celui qui se présente à vous s'est nourri d'une œuvre d'art. Il en est rempli. Sa croissance résulte de cette absorption. Un véritable saboteur, l'occupant intrusif jugé persona non grata en territoire culturel. Un bouffeur de fétiches, un casseur de rêves, un "croqueur du patrimoine". De quoi est- il donc mort ? Il s'agit très probablement d'un assassinat. Imaginerions-nous avec sérieux qu'il soit mort d'indigestion ? N'aurait-il pas supporté l'ingestion d'un Carl André ? ou de s'être attaqué au corps vieillissant d'une vierge Renaissance ? Il faudrait pratiquer une autopsie qui nous révélerait très certainement que le conservatisme bourgeois est à l'origine du crime et que la qualité́ de l'objet consommé ne rentre pas en ligne de compte. Ainsi, a-t-on jugé sa vie moins importante que la matière inerte qui lui servait d'abri et de garde-manger. Une réserve de nourriture fantasmatique, s'il en est ! (je vous laisse imaginer quelque instants ce que serait votre vie au cœur d'une montagne de parmesan, ou tout autre matière comestible de votre choix...). C'est une lutte pour la vie qu'engage l'insecte au cœur même de l'art. De statut de larve, il s'émancipe en creusant sa galerie, travailleur acharné pour gagner sa liberté́ qu'il trouvera en s'échappant de la matière inerte afin de prendre son envol et, nous l'aurons compris, pour enfin s'accoupler. Il aurait, s'il n'avait été́ vaincu par la haine de la dépense propre à la bourgeoisie, et d'un système qui place la valeur marchande avant toute chose, pu préserver son espèce et jouir de sa vie. Il s'agit bel et bien d'un sacrifice perpétré́ sur l'autel de la Culture. Mais dans ce cas présent l'honneur semble être sauf. Tué pour avoir profané un acte mystique - l'art comme le disait Georges Bataille étant le "dernier refuge du sacré" - voilà le sacrifié, ressuscité, et exposé dans un temple de l'art. Justice est rendue pour celui qui aura passé́ sa vie, tel Sisyphe poussant son rocher, à creuser des galeries […]
Dominique Mathieu (extrait du texte de l’exposition L’usage des richesses, 2020)

Béatrice Balcou Container #21 (Kalotermes Flavicollis & Vierge assise de Catalogne), 2021. Collection Frac Franche-Comté.
Béatrice Balcou Container #21 (Kalotermes Flavicollis & Vierge assise de Catalogne), 2021. Collection Frac Franche-Comté.
2021
Collection Frac Franche-Comté

BéatricBalcou Container #21 (Kalotermes Flavicollis & Vierge assise de Catalogne), 2020
Œuvre produite dans le cadre de la résidence au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Marseille).
Verre, insecte

H : 12,5 cm - Diamètre : 5 cm

« [...] Nous voilà̀ face à un corps sans vie. Alors même que nous venons de passer une année à comptabiliser nos morts, côtoyer un cadavre n'en reste pas moins un évènement. L'occultation de la mort dans notre société́ relève avant tout d'une stratégie pour que nous ne prenions pas conscience de l'absurdité́ de la vie. Le cadavre en question est celui d'un insecte. Il est le sujet et la matière principale d'une œuvre conceptuelle de l'artiste Béatrice Balcou. L'art conceptuel est à envisager, selon Jean-Yves Jouannais, "comme une grève, un mouvement social, le blocage avec l'occupation des lieux, des chaines de montage d'une usine de bibelots". L'insecte ainsi exposé "sous verre" a été choisi pour sa provenance et pour son régime alimentaire. Il est la "bête noire" des conservateurs de musées. En effet, il aime à dévorer le bois. Celui qui se présente à vous s'est nourri d'une œuvre d'art. Il en est rempli. Sa croissance résulte de cette absorption. Un véritable saboteur, l'occupant intrusif jugé persona non grata en territoire culturel. Un bouffeur de fétiches, un casseur de rêves, un "croqueur du patrimoine". De quoi est- il donc mort ? Il s'agit très probablement d'un assassinat. Imaginerions-nous avec sérieux qu'il soit mort d'indigestion ? N'aurait-il pas supporté l'ingestion d'un Carl André ? ou de s'être attaqué au corps vieillissant d'une vierge Renaissance ? Il faudrait pratiquer une autopsie qui nous révélerait très certainement que le conservatisme bourgeois est à l'origine du crime et que la qualité́ de l'objet consommé ne rentre pas en ligne de compte. Ainsi, a-t-on jugé sa vie moins importante que la matière inerte qui lui servait d'abri et de garde-manger. Une réserve de nourriture fantasmatique, s'il en est ! (je vous laisse imaginer quelque instants ce que serait votre vie au cœur d'une montagne de parmesan, ou tout autre matière comestible de votre choix...). C'est une lutte pour la vie qu'engage l'insecte au cœur même de l'art. De statut de larve, il s'émancipe en creusant sa galerie, travailleur acharné pour gagner sa liberté́ qu'il trouvera en s'échappant de la matière inerte afin de prendre son envol et, nous l'aurons compris, pour enfin s'accoupler. Il aurait, s'il n'avait été́ vaincu par la haine de la dépense propre à la bourgeoisie, et d'un système qui place la valeur marchande avant toute chose, pu préserver son espèce et jouir de sa vie. Il s'agit bel et bien d'un sacrifice perpétré́ sur l'autel de la Culture. Mais dans ce cas présent l'honneur semble être sauf. Tué pour avoir profané un acte mystique - l'art comme le disait Georges Bataille étant le "dernier refuge du sacré" - voilà le sacrifié, ressuscité, et exposé dans un temple de l'art. Justice est rendue pour celui qui aura passé́ sa vie, tel Sisyphe poussant son rocher, à creuser des galeries […]
Dominique Mathieu (extrait du texte de l’exposition L’usage des richesses, 2020).

Restez informé des actualités de Platform