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Josèfa Ntjam

Née en 1992 à Metz. Vit et travaille à Saint Etienne. Josèfa Ntjam est diplômée de l’ENSAPC Paris-Cergy. Sa pratique associe sculpture, photomontage, performance, film et écriture. Puisant la matière de ses oeuvres sur internet, elle utilise le collage et le télescopage temporel pour déconstruire les récits de domination, hybridant l’humain, l’animal et le non humain au sein de récits futuristes. Son travail a été présenté au Hordaland kunstsenter (Bergen, Norvège, 2019), à la Biennale de Lyon (2019), à La Mostra de Givors (2018), à l’Arnolfini – Bristol’s International’s Center for Contemporary Arts (Bristol, Grande-Bretagne, 2019), au GENERATORprojects (Dundee, Écosse, 2019), au Bootleg avec DOC! (New York, États-Unis, 2019), à la galerie Paris‑Beijing (Paris, 2019), au Zentrale Pratteln (Bâle, Suisse, 2018), au Palais de Tokyo (Paris, 2020). En 2021, elle participe à l’exposition Memoria : récits d’une autre Histoire au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA.

Josèfa Ntjam, Mélas de Saturne, 2020, collection Frac Nouvelle Aquitaine MÉCA, Vidéo HD, couleur, 11'32". Co-produit avec Sean Hart, photo : Jean-Christophe Garcia. Courtesy de l'artiste
Josèfa Ntjam, Mélas de Saturne, 2020, collection Frac Nouvelle Aquitaine MÉCA, Vidéo HD, couleur, 11'32". Co-produit avec Sean Hart, photo : Jean-Christophe Garcia. Courtesy de l'artiste
2021
Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

Le film "Mélas de Saturne" est une divagation historicophilosophique.
Il met en image un avatar cherchant à se réapproprier l’histoire de la diaspora noire, dont la particularité est d’être liée à un algorithme capable d’anticiper le métissage de l’organique et du technologique.

Le film "Mélas de Saturne" est une divagation historicophilosophique.
Il met en image un avatar cherchant
à se réapproprier l’histoire de la diaspora noire,
dont la particularité est d’être liée à un algorithme
capable d’anticiper le métissage de l’organique et du
technologique. Cette œuvre évoque Mami Wata, une
divinité aquatique du culte vaudou en Afrique de l’Ouest,
et mêle vestiges archéologiques de cités englouties,
plantes équatoriales, coraux, serpents et mollusques
hybrides. Pour l’artiste, le « mélas » (du grec ancien
signifiant noire, trouble) est un liquide sombre infiltrant
les principes nominatifs, la perception linéaire du temps
(succession des saisons ou des cycles de la vie) et les
hiérarchies entre les événements du passé. Dans ce
récit, Josèfa Ntjam cherche à déconstruire les discours
hégémoniques sur les notions d’origine, d’identité et
d’authenticité. Elle y affirme une dimension plurielle,
ses « origines dyslexiques » sans code source, sa
fragmentation en tant que « crypto-corps » monstrueux,
traversé par les données d’internet et du darknet. Une
mélancolie s’en dégage pour devenir une force capable
de « transporter la révolte en soubassement » prise
en charge par des communautés résilientes. Josèfa
Ntjam appartient à une génération d’artistes qui,
progressivement, a élargi le débat sur la décolonisation
et l’affirmation d’une « blackness » : la culture d’une
africanité transcontinentale et diasporique. Plutôt
qu’un seul retour sur le passé colonial, la « blackness
» a le pouvoir d’imaginer des cosmogonies et des
cartographies utopiques, à l’image de l’afro-futurisme
de l’auteure de science‑fiction Octavia E. Butler. Les
corps croisés, hybrides, inclassables, qui peuplent "Mélas
de Saturne" ne sont plus objets de science, ils incarnent
un autre rapport au monde, affranchis des principes
cartésiens et rationnels occidentaux.

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