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Xavier Le Roy

Xavier Le Roy, Self Unfinished en 105 captures d'écran, 2020. Collection Frac Franche-Comté.
Xavier Le Roy, Self Unfinished en 105 captures d'écran, 2020. Collection Frac Franche-Comté.
2021
Collection Frac Franche-Comté

Xavier Le Roy, Self Unfinished en 105 captures d'écran, 2003

Installation
"Self Unfinished en 105 captures d'écrant" est la version exposition d’un solo chorégraphique créé en 1998. Les captures d’écran ont été effectuées toutes les 30’’ sur une captation vidéo de la pièce chorégraphique "Self Unfinished" , créée 1998, et performée par l’artiste dans ce cas à Berlin en 2003.

« Il m’est souvent demandé de présenter une vidéo qui est un enregistrement d’une pièce faite pour être présentée sous forme d’exécution d’actions par une, un, ou plusieurs interprètes en présence d’un public. Et comme lors de l’invitation faite par Olivier Kaeser pour l’exposition "Dance First Think Later", c’est souvent le cas pour la pièce "Self Unfinished", qui est un solo réalisé en 1998 et que j’interprète moi-même. Habituellement, à cette demande ou question, ma première réponse est : pourquoi ne pas montrer la pièce elle-même ? Il m’est souvent répondu qu’il s’agit d’une question de budget, d'espace non adapté ou de circonscrire l'exposition aux objets sur lesquels l'attention peut flotter ou se poser. Dans le cas présent, la vidéo de "Self Unfinished" réalisée par Andrea Kiez à Berlin en 2003, n’est pas l'oeuvre, elle est un document de l'oeuvre. Je suis donc invité à présenter “une oeuvre matérielle” au même titre que les installations, sculptures, collages, photos, projections vidéo, en lieu et place d'une “performance chorégraphique”. Donc le document d’enregistrement de l’oeuvre devrait prendre la place de l’oeuvre. La vidéo transforme alors une perception physique en relation scopique, distante. Et surtout, l’expérience du temps devient aléatoire. Or la durée totale est essentielle à l’oeuvre, le déroulement de la Chorégraphie est réalisé pour produire du sens qui résulte de chaque instant qui se succède dans un ordre qui forme cette durée. Il est nécessaire d’en faire l’expérience du début à la fin. Mais l’espace d’exposition n’est pas conçu pour permettre ce type d’expérience à moins que l’on y crée un programme pour s’assurer que les visiteurs pourront trouver les conditions similaires. Mais souvent, la vidéo n'est pas installée et circonscrite avec les normes d'un cinéma, avec horaire (et peut-on imaginer de se faire enfermer afin de n'en pas sortir du début à la fin, de payer l'entrée de cette salle dans le musée, de ressentir physiquement la gêne de sortir d'un spectacle ou d'un cinéma avant la fin...). Regarder une vidéo est généralement de l'ordre de la promenade, du fragment. Afin de ne pas répondre une fois de plus négativement à ce type d’invitation, j’ai essayé de répondre à la question suivante : Comment transformer "Self Unfinished" pour que la pièce devienne un objet d’expérience dont le libre déplacement dans l’espace et le choix du temps passé par chaque visiteur devant une oeuvre soit respecté et utilisable ? Comment faire pour laisser les visiteurs choisir leur temps et leurs déplacements sans avoir à leur demander d’avoir des comportements autres que ceux qu’un espace d’exposition propose au premier abord ? Comment transformer Self Unfinished en une autre pièce qui pourrait jouer ce jeu au lieu de montrer un document de la pièce dont les paramètres de présentation dans une exposition d’oeuvre d’art serait en contradiction avec la pièce telle qu’elle a été conçue ? "Self Unfinished en 105 captures d’écran", 2020, est une réponse à cette question, c’est un objet créé pour être exposé. Un objet qui est une forme donnée à "Self Unfinished" pour en faire l’expérience avec un temps et une durée que chaque visiteur peut composer au même titre que son espace. »

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