Sumo : des différents niveaux de toxicité, 2021,
Feuilles de verre clair, cadres en acier, tissus, impressions, transferts, gravure, métallisation, écriture,
287,5 x 188,5 x 69,5 cm, Œuvre unique ;
Sumo: des différents niveaux de toxicité est le résultat d’une commande du Musée d’Art et d’Histoire Paul Eluard à Saint-Denis qui invitait chaque artiste dans le cadre de l’exposition Un.e Air.e de famille en 2021, à dialoguer avec l’engagement anticolonial des artistes présents dans les collections de l’institution.
Sumo: des différents niveaux de toxicité est le résultat d’une commande du Musée d’Art et d’Histoire Paul Eluard à Saint-Denis qui invitait chaque artiste dans le cadre de l’exposition Un.e Air.e de famille en 2021, à dialoguer avec l’engagement anticolonial des artistes présents dans les collections de l’institution. L’oeuvre prend la forme d’une installation constituée de cinq panneaux de verre de taille différente, dont deux sont habillés de rideaux rose fuchsia. Les cinq volets sont cernés de métal, assemblés tel un paravent. La structure est un hommage à Francis Jourdain (1876-1958), connu pour son mobilier « interchangeable ». Sur les plaques de verre, peintes à certains endroits, ont été transférées d’anciennes photographies liées aux déportations d’insurgés vers la Nouvelle-Calédonie après le Siège de la Commune de Paris en 1871 (telle Louise Michel) et l’exposition coloniale internationale de 1931 à Paris au cours de laquelle des Kanaks ont été exhibés dans des villages reconstitués, comme au zoo. On y découvre également des feuilles de papier métallique, des gravures dessinées ainsi que des illustrations de plantes. En effet, l’artiste, inspirée par le jardin des cinq sens des Carmélites de Saint-Denis, a souhaité associer à ces archives des représentations de plantes toxiques qui, selon leur posologie, guérissent ou donnent la mort : la Melaleuca (Niaouli) de Nouvelle- Calédonie, et la Belladone d’Eurasie, toutes deux endémiques. Tout est affaire de dosage nous rappelle l’artiste. En combinant différents registres d’images et en créant des correspondances critiques inattendues, Euridice Zaituna Kala dénonce la volonté d’avoir voulu invisibiliser une révolte, d’avoir voulu légitimer la colonisation, ou encore l’exploitation des corps et des esprits. Sumo: des différents niveaux de toxicité incite à réfléchir sur la fabrique de l’Histoire et à se questionner dans le cas présent sur qui sont les « sauvages » ?