Shabby Agnès, 2019,
Textile, structure en bois, Don d’Éric Albert ;
L’oeuvre Shabby Agnes, créée à partir d’un ancien et grand napperon, réinterprète, cette pièce incontournable de l’espace domestique en Occident. Émergeant du centre de cette pièce textile, telle un rhizome d’histoires personnelles trop longtemps contenues, la dentelle blanche est recouverte d’un ensemble de fils colorés et entrelacés.
L’oeuvre Shabby Agnes, créée à partir d’un ancien et grand napperon, réinterprète, cette pièce incontournable de l’espace domestique en Occident. Émergeant du centre de cette pièce textile, telle un rhizome d’histoires personnelles trop longtemps contenues, la dentelle blanche est recouverte d’un ensemble de fils colorés et entrelacés. En insérant ces multiples fils, le travail de Georgina Maxim offre une réflexion sur la mémoire et sa transmission. L’artiste a
développé sa pratique en utilisant des techniques aussi variées que la couture, le tissage, la broderie ou encore le crochet pour (re) donner vie aux vêtements usagés et en les rechargeant d’une nouvelle trame mémorielle. Ces “arts d’autrefois” témoignent d’un profond attachement à sa propre histoire. En effet, l’artiste a initié ses premiers projets en réutilisant la garde-robe héritée de sa grand-mère. Sous ses doigts agiles, ce sont de véritables sculptures qui prennent forme. La richesse des détails invite à observer attentivement le cheminement de chaque entrelac, l’agencement des coloris, la diversité des points. Ce travail d’une grande patience rend hommage à l’artisanat et au travail de couture, souvent lié à la sphère domestique féminine. De ce fait, Georgina Maxim inscrit son oeuvre à contre-courant des logiques de production industrielle soucieuse de rentabilité, pour préférer l’unique, le délicat et la lenteur.