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Heba Y. Amin

Heba Y. Amin se définit comme artiste et chercheuse. Elle cite la recherche comme principal média de sa production. Elle est également professeure (Digital and time-Based Art) à la Staatliche Akademie der Bildenden Künste, ABK-Stuttgart. Elle a co-fondé le collectif Black Athena. Elle est membre du comité éditorial du Journal of Digital War, et curatrice art visuel pour le MIZNA Journal. Elle a participé à de nombreuses expositions : Bonnefanten Museum (Maastricht, 2022), Biennale für Aktuelle Fotografie (Mannheim, 2022), The Mosaic Rooms (Londres, 2021), Biennale de Liverpool (2021), the Böttcherstrasse Prize Exhibition (Bremen, 2018), Eye Film Museum (Amsterdam, 2020), musée du quai Branly – Jacques Chirac (Paris, 2020), MAXXI Museum (Rome, 2018), 10e Biennale de Berlin (2018), 15e Biennale d’Istanbul (2017) et la 12e édition de la Biennale de Dakar (2016).

Portrait of Woman as Dictator I, 2018 Photographie noir et blanc, 80 x 63 cm Édition 2/5
Portrait of Woman as Dictator I, 2018 Photographie noir et blanc, 80 x 63 cm Édition 2/5
2022
Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

Portrait of Woman as Dictator I, 2018
Photographie Noir et Blanc, 80 x 63 cm

Heba Y. Amin se met en scène sous la forme d’un autoportrait photographique en noir et blanc, la moitié de son visage plongée dans l’ombre. Face aux spectateurs, l’artiste affiche un regard déterminé et un sourire faussement bienveillant. Le titre, Portrait of Woman as Dictator I, interpelle par la conjonction inédite et rare entre la figure féminine et le qualificatif de dictateur. Cette oeuvre fait partie d’une série plus vaste intitulée Operation Sunken Sea. Utilisant la photographie, la vidéo, la performance, l’artiste réinterroge l’Histoire à travers les projets techno-utopiques du début XXe siècle, comme celui qui prévoyait, dans un contexte de montée des fascismes, une nouvelle ère de progrès humain initiée par le drainage et le détournement de la mer Méditerranée pour faire converger l’Afrique et l’Europe en un seul supercontinent. Des recherches approfondies fournissent à l’artiste un matériau dense à des oeuvres conçues sur le long terme. Ainsi, ses installations articulent souvent plusieurs pièces, qu’elle associe de façon modulable. Détournant ici les codes de l’iconographie traditionnelle, elle subvertit l’image féminine en l’associant à des stéréotypes masculins que sont l’homme de pouvoir, politique ou scientifique. Elle produit alors cet inquiétant autoportrait dans lequel fusionne son intérêt pour les problématiques de représentation du genre et la façon dont les questions féministes se superposent à ses interrogations sur l’histoire et la géopolitique. Portrait of Woman as Dictator I, qui renvoie au possible dévoiement de tout projet utopique vers l’autoritarisme, propose une variation ironique de la représentation de l’homme héroïque et
providentiel.

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