Geoffray Agnès, Les Captives (ruines), 2020. Photographie anonyme, verre soufflé, 28 x 28x 12 cm. Achat à la Galerie Maubert, Paris
Geoffray Agnès, Les Captives (femme fleur), 2020. Photographie anonyme, verre soufflé, 15 x 22 x 8 cm. Achat à la Galerie Maubert, Paris
"L’œuvre d’Agnès Geoffray s’est, dès le commencement, appuyée sur une réflexion portant sur le statut de l’image photographique, sur la manière dont les images nous parviennent (ou ne nous parviennent pas), sur leur potentiel fictionnel, sur leurs puissances conjointes de vérité et de falsification. Sa pensée s’est constituée autour du statut de témoin accordé aux images, qu’il s’agisse de documents à valeur historique ou d’images vernaculaires issues d’archives. (...) La série "Les Captives" a été conçue et montrée pour la première fois à l’occasion de l’exposition monographique que le FRAC Auvergne a consacré à Agnès Geoffray de janvier à septembre 2020 – avec une interruption de plusieurs semaines durant la pandémie de COVID-19 durant lesquelles l’exposition est demeurée fermée et où, comble pour cette artiste travaillant sur le devenir des images, ses œuvres sont restées accrochées sur les cimaises du FRAC, sans spectateur, à l’état latent. C’est d’une certaine manière l’un des thèmes de la série des Captives, constituée d’images définitivement encapsulées, hermétiquement emprisonnées à l’intérieur de boîtes de verres qui, à l’instant même où elles ont été scellées, ont vu s’interrompre définitivement leur circulation. Ces photographies anciennes, chinées par l’artiste, proviennent d’archives familiales, sont pour certaines de véritables documents historiques chargés de nostalgie ou de violence (une violence partiellement édulcorée et masquée par le choix de verres fumés plus ou moins sombre)". Texte de Jean-Charles Vergne.