Anna Solal,
Graille sans couvert,
2019.
Photographie, écrans de smartphone brisés, chaîne de vélo, crayons de couleur sur papier, plexiglas.
Achat à la New Galerie, Paris
Collection Frac Bretagne. © droits réservés
Anna Solal,
Le déjeuner sur l’herbe,
2019.
Photographie, écrans de smartphone brisés, fil de fer.
Achat à la New Galerie, Paris
Collection Frac Bretagne. © droits réservés
Anna Solal, Brush, 2019.
Écrans de Iphone, dessin au crayons de couleur sur papier, maquillage, fil métallique, plexiglas, autocollants, attaches plastiques, 70 x 50 cm.
Œuvre unique, Achat à la New Galerie, Paris.
© Adagp, Paris. Photo Jean-Christophe Garcia.
Anna Solal est diplômée en 2014 de l’École nationale supérieure des Arts Visuels de La Cambre (Bruxelles, Belgique). Elle participe à un échange avec le Central Saint Martins College (Londres) en 2013. Son travail a été exposé en France et à l’international, comme par exemple au Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux, au Palais de Tokyo à Paris ou encore à la Rijksakademie à Amsterdam. Elle fut lauréate du prix Meurice pour l’art contemporain en 2018 et du concours Mezzanine Sud – prix des Amis des Abattoirs en 2020.
Brush est un dessin composé d’objets hétéroclites, issus du quotidien, entourant le portrait d’une femme qui ne nous donne à voir que sa chevelure. Elle se peigne avec une brosse ronde à brushing. Le pourtour est minutieusement agencé de boîtes de maquillage rosé, d’attaches en plastique et d’écrans d’Iphone qui encadrent le geste banal du per- sonnage. Brush fait partie d’un projet global de trois expositions intitulé « Une maison pour quelqu’un qui n’existe pas » qui a amené Anna Solal à présenter son travail à Futura à Prague (« La salle de bain »), au centre d’art contemporain La Passerelle à Brest (« Le jardin ») et à la galerie Édouard Manet à Gennevilliers (« La zone, le jardin »).
Anna Solal appartient à une nouvelle génération d’artistes qui se distingue par une prédilection pour le « fait main » et le croisement sans hiérarchie de process empruntés à l’art et à l’artisanat. Elle produit ainsi des assemblages à partir d’objets rebuts (écrans brisés de smartphones, semelles de chaussures, bouts de moquettes, etc.) qu’elle glane aux cours de ses déambulations et qu’elle combine à des objets cheap (grattoirs, peignes, barrettes à cheveux, pinces à linge, chaines de vélo) issus d’une économie mondialisée. Elle y insère des photographies de groupes d’hommes, de bâtiments désaffectés et de délicats dessins au crayon de couleur à l’iconographie toute classique, natures-mortes ou femmes à la toilette. Entre logos industriels post-apocalyptiques et bricolages primitifs, ses œuvres déclinent un registre de motifs à l’esthétique à la fois naïve, pop et trash : des fleurs, des oiseaux, des cerfs-volants et des ruches. Aucune intention discursive ne précède le geste. Sans rapport de domination à la matière et avec une certaine empathie pour ses matériaux dénués de valeur, Anna Solal procède, pour construire ses puzzles-rébus, par hésitations et par touches successives, dans un va et vient incessant entre ce que la forme suggère et ce vers quoi elle veut aller. (Lionel Balouin)